Le congressman Royce a exposé devant les membres de la sous-commission et des experts du sécuritaire une rétrospective relative à la genèse de l'apparition du terrorisme en Algérie. Exposée jeudi devant le Congrès américain, l'expérience algérienne dans la lutte antiterroriste a été jugée satisfaisante par les responsables américains, qui ont affirmé qu'il y a des leçons à apprendre de la lutte de l'Algérie contre le terrorisme, et ont souhaité que «ces leçons soient explorées afin de voir si elles sont applicables ailleurs». Sur proposition du congressman républicain, Edouard R. Royce, le Congrès américain avait longuement examiné l'expérience algérienne en matière de lutte antiterroriste, lors d'une séance d'audition (hearing), tenue par la sous-commission du terrorisme international et de non-prolifération de la chambre des représentants à Washington, et qui a duré près de deux heures, rapporte le bureau de l'APS à Washington. Le congressman Royce a exposé devant les membres de la sous-commission et des experts du sécuritaire une rétrospective relative à la genèse de l'apparition du terrorisme en Algérie et au dispositif mis en place pour la lutte contre la violence terroriste. Royce, qui avait été en visite à Alger en janvier 2005, a considéré que l'Algérie a réalisé des «progrès démocratiques» et a estimé que «les Etats-Unis et l'Algérie veulent plus que jamais bâtir des relations de principe et mutuellement bénéfiques». Lorne W.Craner, président de l'International Republican Institute (IRI) premier à intervenir à titre d'expert remarque, tout d'abord, que l'Algérie a été très coopérative avec les Etats-Unis dans la lutte mondiale contre le terrorisme, notamment lors de remises d'informations dont disposait l'Algérie et qu'elle «a partagées avec les Etats-Unis après les attaques du World Trade Center et du Pentagone du 11 septembre 2001». Au plan de l'ouverture du champ politique, il a estimé que «l´Algérie a beaucoup avancé par rapport aux autres pays arabes en matière de pratiques démocratiques». Avec des progrès continus dans ces domaines, a avancé le président de l´IRI, «les Etats-Unis et l´Algérie pourraient être de bons partenaires dans la lutte contre le terrorisme et seraient plus à même d´élargir les autres aspects de leurs relations». De son côté, M.Leslie Campbell, directeur de la région de l´Afrique du Nord et du Moyen-Orient auprès du National Democratic Institute (NDI), a décrit tout le processus politique emprunté par l´Algérie depuis les événements d´octobre 1988 jusqu´aux dernières élections présidentielles d´avril 2004 pour expliquer dans quel contexte était apparu le terrorisme en Algérie, dans les années 1990. Pour lui, «avant de tourner la page, il faudra la lire» pour comprendre l´origine du terrorisme. Selon ce diplômé de Harvard University et membre de plusieurs Think Tanks (groupes de réflexion), la situation sécuritaire de l´Algérie «s´est grandement améliorée grâce notamment aux efforts des forces de sécurité et aux simples citoyens, ainsi qu´aux négociations et engagements politiques avec des groupes terroristes qui ont fini par déposer les armes». L'APS rapporte, en outre, que Campbell a souligné que «le programme du président Abdelaziz Bouteflika pour son second mandat porte sur la réconciliation nationale pour mettre fin aux activités terroristes et réconcilier les Algériens avec eux-mêmes et avec leur Etat». Le sous-directeur de Investigative Project, Lorenzo Vidino, auditionné lors de la séance de hearing, a fait remarquer que «le GIA et le Gspc ont créé un réseau mondial de terroristes qui a été utilisé par Al Qaïda pour l'exécution de ses opérations». Considérant encore que l'Algérie est l'un des plus étroits alliés des Etats-Unis dans la région, au moment où l'Amérique a énormément besoin d'aide, citant les quinze années d'expérience de l'Algérie dans la lutte contre le radicalisme islamiste, lesquels pourront «aider les Etats-Unis dans sa lutte contre le terrorisme». Lorenzo Vidino a aussi mis en exergue la «politique équilibrée» de l'Algérie qui fait «la différence entre les islamistes modérés et les radicaux avec qui le dialogue n'est pas possible», citant le MSP «qui n'a jamais usé de violence et qui a choisi la voie de la négociation avec le gouvernement». «Cette approche vis-à-vis des islamistes pourrait être utilisée comme modèle aux Etats-Unis», ajoute l'intervenant, pour qui «il est important d'user de la force à l'encontre de ceux qui prônent la violence». Concernant la «zone grise du Sahel», large bande qui va de la Mauritanie au Tchad, et passe par le Mali et le Niger, et qui fait peur aux Etats-Unis, Vidino estime que l'Algérie est l'allié sûr des Etats-Unis dans cette région délicate. La plupart des intervenants ont eu à faire ce constat: coopérer autant que faire se peut avec l'Algérie qui présente au moins deux atouts maîtres dans sa démarche: sa cohérence et son taux de réussite élevé dans la lutte contre-insurrectionnelle.