Dans un communiqué rendu public hier et signé par son premier secrétaire, Mohamed Nebbou, le FFS estime que «l'impunité accordée à l'assassin de Ali Mécili, puis aux commanditaires présumés, est ainsi confirmée» après le verdict prononcé. «Une fois de plus, la raison d'Etat a prévalu sur les devoirs de vérité et de justice», note le FFS, en rappelant que ce verdict a été rendu alors que la défense a remis un nouveau dossier mettant en avant la nécessité d'interroger plusieurs personnes impliquées ou citées dans l'affaire. «Dans la pratique judiciaire, un non-lieu n'est rendu que lorsque l'instruction n'aboutit à rien et non pas lorsqu'elle n'a pas eu lieu ou est empêchée», est-il noté. Le communiqué du FFS rappelle que l'assassinat de Ali Mécili, opposant, membre fondateur du FFS et militant des droits de l'homme, le 7 avril 1987 à Paris, est un assassinat politique et que ce verdict n'est qu'une clôture politique et non judiciaire de l'affaire. «Le FFS dénonce cette énième entrave à la justice au nom de la raison d'Etat, et assure Mme Mécili et ses enfants de son soutien indéfectible dans ce combat qui est et demeurera celui de toutes les militantes et tous les militants du parti», indique le même communiqué. Le FFS assure aussi qu'il «ne transigera jamais sur l'absolue nécessité que justice soit rendue à leur camarade et frère, le chahid Ali-André Mécili». Le 7 avril 1987, l'avocat Ali-André Mécili était assassiné de trois balles dans la tête dans le hall de son immeuble au 74, boulevard Saint-Michel à Paris. Une véritable bataille judiciaire a été menée par sa veuve, Annie Mécili, soutenue par le leader historique, Hocine Aït Ahmed, pour que l'assassin et les commanditaires du meurtre politique soient démasqués et jugés. Le non-lieu prononcé, 27 années après ce crime resté impuni, a eu l'effet d'un choc pour la famille et les militants qui réclamaient justice. «Ce non-lieu rend peut-être service aux rapports franco-algériens, c'est une honte pour la justice», a déclaré Me Antoine Comte, avocat de la famille Mécili. Il affirme que la famille fera appel de ce non-lieu. «Il est hors de question qu'un crime politique commis en France reste impuni», dit-il.