Pour rappel, il était question d'un projet d'une deuxième unité de ciment blanc au côté de la première de ciment noir. Le DG de SCIBS, nommé par Pharaon le partenaire saoudien à hauteur de 35% des parts du groupe ERCO, nous avait signifié à l'époque que ce projet avait été torpillé par la concurrence étrangère, laquelle avait également tenté d'empêcher sa reconversion dans la production de ciment noir. A cet égard, l'on sait que le concurrent en question avait renchéri sur la concession d'une carrière de calcaire avoisinant celle de SCIBS et grâce à laquelle cette dernière projetait son extension. L'affaire s'était jouée à l'arraché pour une différence de 2 millions de dinars, la concession sur 370ha ayant été acquise pour un peu plus de 1 milliard de dinars. Un avis d'appel d'offres international avait été alors lancé pour la réalisation d'une seconde ligne clés en main, ce qui couronnait trois fastes années accomplies par Pharaon à la tête de SCIBS. En effet, de 722 760 t réalisées en 2004, l'année précédant son entrée en partenariat avec ERCO, la production de ciment dépassa en 2006 le million de tonnes, la capacité nominale de production de l'usine. Et, en 2008, avec 1 249 140 t produites, SCIBS est reconnue comme étant la plus performante de toutes les cimenteries du secteur public. La seconde ligne de ciment noir devait permettre d'augmenter les performances de SCIBS puisque sa réalisation doit se traduire par une production au triple de ce qu'elle est et entrainer le recrutement de 400 nouveaux salariés. En 2010, la direction de l'environnement avait été alors destinatrice d'une lettre d'intention pour le lancement du chantier. Elle n'avait cependant été accompagnée d'aucun dossier en matière d'impact environnemental, ce qui donna à croire à un effet d'annonce plutôt qu'à une volonté réelle de passer à l'acte. Pis, on avait estimé que l'enquête commodo et incommodo, même en cas de présentation d'un dossier en bonne et due forme, n'aurait pas été favorable au projet. En effet, les émanations de poussière de l'unité existante portaient gravement atteinte à l'environnement comme à la santé de la population. C'est en ce sens que SCIBS avait passé commande pour l'installation de filtres à manche, une nouvelle génération de filtres, devant éliminer définitivement les déjections de poussière. Mais bien que trois filtres avaient été installés, la pollution se poursuit jusqu'à aujourd'hui, moins intensément certes, mais elle persiste. Certaines sources internes à l'usine évoquent la nécessité d'un quatrième filtre, ce qui pose la question de savoir comment prendre alors au sérieux SCIBS ? Elle en subira les conséquences lorsqu'elle demanda en 2012 un titre d'exploitation sur les 370 ha de carrière qu'elle avait obtenus en concession de façon à passer à la réalisation de sa deuxième unité. L'administration des mines ne lui accorda que l'exploitation de 94ha au motif que les 50ha accordés pour la première ligne n'avaient pu être exploités qu'à hauteur de 60 à 70%. Mais depuis, selon le DIPMEPI, un modus vivendi aurait récemment conclu pour sortir de l'impasse. SCIBS accepte de démarrer la réalisation de la deuxième ligne avec les 94ha mises à sa disposition, le reste des 370 lui demeurant concédés. Ils lui seront affectés pour exploitation une fois que les parcelles appartenant au privé ou aux EAC leur soient distraites, cette opération devant se clore dans des délais raisonnables. Enfin, aux dernières nouvelles, un groupe norvégien, leader mondial dans la réalisation de cimenterie, aurait été retenu par SCIBS.