Les chômeurs n'en finissent pas avec les actions de protestation. Jusque-là, les mouvements menés n'ont abouti qu'à des promesses non tenues des autorités locales. En effet, après s'en être pris à des entreprises étatatiques les paralysant totalement, telles que la société des mines et du phosphate (Somiphos), le gazoduc Enrico Mattei, entre l'Algérie et l'Italie, à Oglat Ahmed, ou encore à une société de prospection pétrolière qui opérait dans la région Sud de la wilaya, les chômeurs de la région de Bir El Ater, 89 km de Tébessa, ne semblent pas se décourager. Ils se disent victimes d'exclusion de toutes les opportunités de recrutement, du fait qui n'y a pas une politique pour au moins atténuer le fléau. Ainsi depuis trois jours, une cinquantaine de chômeurs occupent la mairie de la commune de Bir El Ater. Les protestataires se sont rassemblés tôt le matin, dimanche dernier, devant le grand portail de la mairie, brandissant une grande banderole sur laquelle est écrit «Le travail ou la mort» ou encore «Non aux promesses mensongères» avant d'investir la cour de l'Hôtel de Ville et d'y dresser une tente. Ils ont cadenassé la porte de l'entrée de l'intérieur pour empêcher l'accès des employés municipaux à l'institution, à leur tête le P/APC, Zergui Mohamed Zine. «Nous avons investi la mairie pour sonner le glas des promesses non tenues de l'Assemblée populaire communale, qui n'arrive pas à nous trouver une solution et à la direction de l'emploi qui ne bouge pas le petit doigt pour nous trouver de l'emploi auprès de entreprises qui opèrent dans la région», a déclaré l'un des meneurs de cette action, contacté avant-hier par par téléphone. Après avoir passé la nuit sous leur tente et malgré les quelques interventions des notables de la ville de Bir El Ater pour calmer les esprits, les contestataires semblaient déterminés cette fois-ci. Ils sont passés à la vitesse supérieure, bloquant la route menant au complexe minier, sis à la sortie de la ville. Durant la journée de lundi, des camions de transport de phosphate, des bus transportant des mineurs et autres ont été empêchés de circuler par ces chômeurs. Nous avons tenté de contacter le P/APC par téléphone pour plus d'informations sur cette situation, mais ce dernier n'a pas décroché.