La région a connu, ces derniers mois, plusieurs mouvements de protestation, dont certains ont été violents. Le mouvement de protestation entamé dimanche dernier par une cinquantaine de jeunes chômeurs de la localité de Ferkane, 170 km en extrême sud de Tébessa devant l'entreprise nationale des travaux de prospection 158 (ENTP) qui opère actuellement dans la région entre la wilaya de Tébessa et El Oued pour réclamer l'emploi et l'équité des chances, a été réprimé avant-hier par les éléments anti-émeute de la Gendarmerie nationale dépêchée de Bir El Ater. Dix jeunes chômeurs ont été arrêtés et auditionnés par les brigades de Bir El Ater, Négrine et Oum Ali pour troubles de l'ordre public. Apprenant cela, les habitants de la ville ont immédiatement riposté, réclamant la libération les leurs. Ils ont fermé l'artère principale menant à la ville par des barricades. Peu après, des heurts ont éclaté entre les habitants et les éléments de la Gendarmerie qui ont eu recours au gaz lacrymogène pour disperser la foule. Aucun blessé n'a été enregistré, apprend-on de sources sures. Celles-ci ont affirmé hier que les jeunes interpellés ont été libérés tard dans la nuit de mardi à mercredi, après l'intervention des notables de la région. Il y a lieu de signaler que durant la journée de mardi, les jeunes contestataires ont bloqué le passage principal emprunté par les camions de l'entreprise, notamment ceux d'approvisionnement en denrées alimentaires, ce qui a nécessité l'intervention des éléments de la Gendarmerie. C'est pour la énième fois que des jeunes chômeurs s'en prennent aux entreprises nationales pétrolières et minières qui opèrent dans la région de Tébessa. Ainsi une dizaine de chômeurs de la commune de Bir El Ater demandant un recrutement, ont complètement paralysé en janvier dernier le complexe d'enrichissement de phosphate, empêchant tout accès du personnel, dont le directeur de l'usine. Quelques mois avant, plus de 25 jeunes avaient organisé un sit-in ouvert devant la direction de la base du gazoduc Enrico Mattei, sise à Oglat Ahmed pour protester contre la marginalisation dont souffrent les jeunes chômeurs de la région de Bir El Ater. Alors qu'en 2012 la mine d'exploitation de minerai de fer à Ouenza a subi des préjudices considérables qui se chiffreraient à plusieurs milliards de dinars après que des chômeurs de la ville ait paralysé la mine et ce durant plusieurs semaines.