Après les nuages de fumée toxique émanant de la décharge publique du 13e Kilomètre, sur la route vers la commune de Aïn Smara et qui n'ont pas manqué de soulever la colère des habitants de la cité Boussouf et ses environs, une autre affaire de déchets médicaux jetés dans la nature vient d'être signalée par un quotidien arabophone contacté par des citoyens. Selon des témoins oculaires, des cartons pleins de déchets de produits destinés aux analyses médicales, appartenant à un laboratoire bien connu dont le siège se trouve au centre-ville, ont été retrouvés dans une forêt non loin de la RN 5, entre Constantine et Aïn Smara. Cette découverte a été confirmée par les services du groupement de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Constantine grâce à la présence sur les lieux d'une brigade en tournée dans le secteur le 27 février dernier. Selon la même source, des quantités importantes de seringues de prélèvement de sang et des tubes d'analyses ont été retrouvées à proximité de la forêt El Hadj Baba située au 7e Kilomètre. Les documents des résultats des analyses retrouvés sur site portaient le nom du laboratoire Ibn Sina sis à la rue Boughaba Amar. Alors que des échantillons ont été pris pour examen, les services de la gendarmerie ont avisé la municipalité de Constantine ainsi que le procureur de la République près le tribunal de Constantine de l'ouverture d'une enquête. Convoqué par la brigade de gendarmerie, le gérant du laboratoire reconnut les déchets retrouvés et affirma avoir loué, en date du 23 janvier 2005, une voiture de type Renault Kangoo dont il ignore le propriétaire et le numéro d'immatriculation pour ramener les déchets en question à la décharge publique du 13e Kilomètre accompagné d'une autorisation des services de l'APC. Or, il s'avère, selon les premiers éléments de l'enquête, que le conducteur n'a pas respecté les consignes et aurait déchargé sa cargaison en cours de route faisant fi des panneaux installés sur les lieux et interdisant tout dépôt d'ordures. Selon la loi 19-01 réglementant la gestion des décharges publiques, les déchets du type médical ou toxique devront être acheminés avec la plus grande prudence et devront être enfouis dans des espaces réservés à cet effet. Alors que l'enquête se poursuit toujours pour retrouver le conducteur incriminé, le gérant du laboratoire Ibn Sina, poursuivi pour négligence, risque de payer gros dans cette affaire.