Cet enfant de Guelma (il y est né en 1922), après l'obtention de son baccalauréat, occupe un poste de travail dans une imprimerie coloniale de 1939 à 1942. Il est arrêté pour la première fois en 1943, après avoir organisé et dirigé une manifestation dans sa ville natale contre les mesures répressives des autorités coloniales à l'encontre des Algériens. Il est emprisonné pendant trois mois. Après son service militaire (en 1944) et les massacres du 8 Mai 1945, il est convaincu de la nécessité de la lutte armée pour en finir avec l'injustice de l'Etat colonial français. Il intègre l'Organisation spéciale (l'OS) et est chargé de plusieurs activités, dont la collecte d'armes, mais il est de nouveau arrêté en 1948 et condamné à huit mois de prison ferme. A sa libération, il reprend son activité au sein de l'OS, mais s'enfuit à Oran après avoir été identifié. Il participe à l'attaque de la poste d'Oran, ce qui lui vaut une condamnation à mort par contumace par le tribunal. Il rejoint Alger et se réfugie à Boudouaou, mais la police française le découvre. Il réussit à lui échapper et à s'installer pendant une période à Souidania. Il est transféré à Soumaâ et Bouinan. Mais pourquoi les habitants de Chebli s'intéressent-ils à Souidani Boudjemâa, spécialement ? Parce qu'ils le considèrent comme l'un des leurs. En effet, il se marie, en 1951, avec l'une des filles du militant Mahfoud Mouaci et s'installe dans une maison du douar Bencharif, dans la commune de Chebli. C'est donc à l'un des leurs que les Cheblaouis entendent rendre un vibrant hommage en ce jour historique.Souidani Boudjemaâ poursuit son activité au sein de l'OS en vue de la préparation du déclenchement de la Révolution. Il est chargé de l'organisation et l'entraînement des troupes. Il active dans la zone ouest de la Mitidja, où il effectue plusieurs «opérations commandos» jusqu'à ce 17 avril 1956 où il tombe sous les balles ennemies, dans un barrage dressé par l'armée française, au lieudit Mazafran, près de Koléa, où il repose. Pour lui rendre hommage, les organisateurs de cet événement ont pensé à inviter la fille du chahid qui habite, aujourd'hui, à Halouya (Blida), à l'honorer et à lui faire visiter la maison de son enfance qui existe encore et qui est, d'après certaines sources «bien informées», menacée de démolition pour les besoins d'une route à grande circulation, dans le cadre de la ville nouvelle de Bouinan. Ils considèrent cette construction comme un site historique et attendent des autorités locales (APC, daïra et wilaya) de tout faire pour le préserver et le transformer en musée du chahid