C'est ce que nous a indiqué le Dr. Farida Mansouri, médecin-chef du service de contrôle de la tuberculose et des maladies respiratoires (SCTMR) abrité par la polyclinique de Zouaghi. La dotation dans cette polyclinique d'un tel service en 2013 a longuement alimenté les débats entre la population résidant dans les cités mitoyennes. Cette population s'inquiète surtout des risques de contamination qui peuvent découler, suite à l'aménagement d'un espace d'accueil pour les sujets pouvant se déclarer positifs à la bactérie Bacille de Koch, responsable de la tuberculose. «Ce service représente pour nous une source de contamination notamment pour nos enfants quand ils viennent se vacciner, c'est une menace pour nous», souligne Hellal, un sexagénaire habitant la cité 242 Logements de Zouaghi. C'est donc un véritable bras de fer qui s'est engagé entre les habitants et les responsables du SCTMR. Pour le Dr. Mansouri, chaque établissement de proximité de la santé publique (EPSP) doit avoir son propre SCTMR. Elle dira à ce sujet: «l'idée d'installer un SCTMR au niveau de notre DSP est une recommandation du ministère, vu la population de Constantine qui s'accroît de plus en plus, le SCTMR de Bardo (Rahmani Achour) qui date de la période coloniale n'est plus en mesure d'accueillir tout le monde». Il faut savoir par ailleurs, que le SCTMR de Zouaghi dépend de l'EPSP Bachir Mentouri. Il a été mis à la disposition des gens habitant les cités de Djebel Ouahch, Ziadia, Sidi Mabrouk, Daksi Abdeslem, les Frères Abbés, le 7ème kilomètre, Boumerzoug, El Gamas, Chaâb Erssas, Sissaoui, ainsi que les Mûriers. Sur le choix de la structure de la santé publique ayant abrité le SCTMR, notre interlocutrice se justifie en disant : «l'emplacement de la polyclinique de Zouaghi est idéal, comparativement aux autres polycliniques se trouvant au cœur des cités, celle de Zouaghi, est construite sur un périmètre dégagé, elle est aérée et jouit d'une superficie supérieure; c'est la plus grande polyclinique de l'EPSP Bachir Mentouri». Se voulant rassurante, elle ajoutera : «le tuberculeux n'est pas un sujet à mettre en quarantaine. Il vit sous le même toit que les autres membres de sa famille. Aussi, les risques de contamination sont plus favorables dans les lieux publics comme les cafés, les restaurants, les bus, que dans une polyclinique». Tout de même, il convient de confirmer auprès des spécialistes si, effectivement, le SCTMR ne constitue pas un danger sur la santé publique. C'est pourquoi nous avons sollicité l'avis de l'épidémiologiste, Pr. Djamel Bensaâd, chef de service de l'épidémiologie et des maladies préventives de l'EPH de Didouche Mourad, qui dira à propos : «l'excès d'angoisse est inutile car il n'existe pas de risque de contagion ; la maladie est prise en charge, et les conditions médicales sont respectées, la tuberculose se traite comme toute les autres maladies».