Un quinquagénaire tuberculeux a rendu l'âme, la semaine dernière, rejoignant ainsi, son fils décédé, il y a une année, dans les mêmes circonstances et des suites de la même maladie. Une adolescente, âgée de 15 ans et contaminée par son père atteint, à son tour, par la tuberculose a trouvé, également, la mort il y a quelques jours. Ces indices ont poussé les médecins à tirer la sonnette d'alarme et mettre en garde les instances concernées à propos de la prolifération de cette maladie. Une situation qui nécessite le lancement d'un plan d'action d'urgence de lutte contre cette maladie que l'on croyait révolue. «Le danger vient du fait que les personnes qui contractent cette bactérie, quittent l'hôpital avant d'être complètement ou partiellement rétablis et regagnent le foyer familial. De telles circonstances peuvent exposer toute la famille du sujet tuberculeux au danger de la contamination», affirment des médecins relevant du service des maladies respiratoires et de pneumo-phtisiologie. Ces derniers révèlent, en outre, que «le nombre de personnes ayant succombé au bacille de Koch est de 08, durant la période étalée du mois de janvier au mois d'août de l'année en cours. Ce chiffre ne tient pas compte du nombre de personnes qui décèdent chez eux». A propos des décès enregistrés au courant de la semaine passée, l'on saura qu'ils habitent, dans leur grande majorité, les communes et les secteurs d'Oran Est, notamment à Carteaux et à Chteïbo. Un médecin au CHU d'Oran dira: «Il est préconisé que les tuberculeux soient admis à l'hôpital, une fois, leur maladie détectée. En revanche, il leur est totalement interdit de quitter l'hôpital avant qu'ils ne soient totalement rétablis. Dans le cas contraire, le risque de contamination est trop élevé. Je tiens à ajouter, en outre, que le cas des tuberculeux qui ne suivent pas le traitement de manière régulière et disciplinaire, peut s'aggraver avec le temps et atteindre ainsi un stade critique, ouvert à toute éventualité tragique. L'absence ou l'insuffisance des moyens de protection et de prévention contre la maladie, peuvent conduire à cette même situation.» D'autres raisons à l'origine de la propagation de cette pathologie s'expliquent, selon nos interlocuteurs de ce département, par l'absence de centres médicaux spécialisés destinés à la prise en charge et au suivi des malades jusqu'à leur guérison. En effet, le nombre de centres existants actuellement, demeure insuffisant, les tuberculeux sont, de ce fait, obligés de suivre leur traitement dans leur domicile.» D'autres sources évoquent le grand déficit de moyens dans les structures de prise en charge des tuberculeux: «Parfois, nous nous trouvons dans l'obligation de refuser l'admission de certains patients, faute de place. Ce service est saturé durant toute l'année, vu qu'il accueille des malades de l'ensemble des localités de la région de l'ouest», nous dira-t-on. Il y a lieu de souligner que 08 cas sur les 40 enregistrés au niveau de la wilaya sont morts depuis le début de l'année. La moyenne d'âge de la plupart d'entre eux, va de 16 à 50 ans. Ainsi, la wilaya d'Oran occupe la deuxième position à l'échelle de la région, en matière du nombre de tuberculeux. Il est à savoir que la région de l'Oranie recense 120 cas de tuberculeux. En Algérie, le nombre de cas oscille chaque année autour de 20.000 et à l'échelle mondiale, selon l'OMS, un tiers de la population mondiale est aujourd'hui infecté par le bacille tuberculeux. En pleine expansion dans le monde, cette maladie, qui tue chaque année 3 millions de personnes, occupe le 5ème rang des maladies mortelles à l'échelle mondiale, ce qui a poussé l'OMS à décréter, en 1993, la tuberculose comme une urgence médicale.