Rien ne va plus à l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef). Après une longue lutte pour l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des travailleurs du secteur, l'organisation syndicale connaît un choc interne. Son dernier congrès, tenu en juillet 2009, soulève un vent de contestation qui risque de provoquer des fissures abyssales. Une aile contestataire de la légitimité du congrès naît et s'engage dans un travail visant à « redresser » cette organisation syndicale qui existe depuis des décennies. Conduit par un membre des plus influents du conseil national, ce mouvement de redressement considère les (onze) membres du bureau exécutif de l'Unpef comme non représentatif de la base syndicale. Dans un long et détaillé communiqué portant la signature de Hassan Zenir (responsable du bureau de Constantine), les contestataires énumèrent les raisons qui ont motivé leur décision d'aller vers un congrès parallèle. Pour eux, les membres de l'actuel bureau exécutif « ne respectent pas le statut » du syndicat ni son règlement intérieur, notamment dans le renouvellement de bureau et le règlement des problèmes rencontrés dans certaines wilayas. « Nous insistons sur l'illégitimité du congrès duquel est issu ce bureau exécutif et toutes les autres instances du syndicat », nous précise Hassan Zenir, porte-parole du mouvement contestataire. Pour lui, l'Unpef se trouve « déviée » de sa principale mission, à savoir « défendre l'intérêt des travailleurs et poursuivre le combat pour leur assurer de meilleures conditions socioprofessionnelles et préserver leurs intérêts moraux et matériels ». M. Zenir ira jusqu'à accuser, sans les nommer, des cadres syndicaux de s'investir plus dans « les affaires et toutes sortes de business » au détriment du travail syndical. Il dénonce également les « détachements » obtenus par certains syndicalistes. M. Zenir affirme avoir suivi le cadre réglementaire pour contester la tenue du congrès : « Nous avons introduit un recours en bonne et due forme. Pour l'instant, nous n'avons eu aucune suite. » Les contestataires ont adressé une requête à l'Internationale de l'éducation dont l'Unpef est membre. « Notre but est de les informer de ce qui se passe et du motif de notre démarche pour que l'organisation sache que les actuels responsables de l'Unpef ne sont pas représentants de la base syndicale », souligne M. Zenir qui indique avoir également envoyé une lettre explicative au ministre de l'Education l'informant de la situation du syndicat et de ses derniers développements. Dans la lettre, M. Zenir dit avoir demandé au ministère d'ouvrir une « enquête » sur « les détachements » des syndicalistes. Notre interlocuteur, qui exprime sa détermination à mener jusqu'au bout ce mouvement de contestation, précise que « les préparatifs pour le congrès parallèle vont bon train ». Il devrait se tenir, selon lui, en avril 2010. Cette contestation sera un coup dur pour l'avenir du syndicat qui risquerait de se diviser en deux ailes. Mais cela ne semble pas dissuader les meneurs du mouvement de protestation qui disent « vouloir redresser la barre avant qu'il ne soit trop tard ».