La crise que couve l'Union nationale des professionnels de l'éducation et de la formation (Unpef) éclate au grand jour. Et le coup risque d'être fatal pour cette organisation syndicale qui, depuis de longues années, porte les revendications des milliers de travailleurs du secteur de l'éducation et de la formation. Ses cadres dissidents ne croisent nullement les bras. Ils s'engagent dans une démarche dite de « redressement » du syndicat en organisant un congrès parallèle à celui tenu l'été dernier. Les dissidents, à leur tête le premier responsable du bureau de Constantine de l'Unpef, à savoir Hassan Zenir, s'échinent depuis quelques jours à convaincre d'autres militants de base de rallier le mouvement de contestation. ` Pour eux, l'Unpef est « déviée » de sa ligne directrice qui est de défendre les intérêts moraux et matériels des travailleurs. Comme ils considèrent aussi que le dernier congrès a été entaché d'irrégularités. L'aile contestée, à savoir les membres de l'actuel bureau exécutif, ne semble guère perturbée ni inquiète de ce « vent de contestation » qui souffle sur l'organisation syndicale. Contacté hier, Messaoud Amraoui, chargé de la communication, affirme que la direction actuelle de l'Unpef continue « normalement » son travail. « Il n'y a aucune crise », clame-t-il, refusant de commenter ce qu'il qualifie d'« agitation » sans importance ni répercussions sur l'organisation syndicale. Ainsi donc, au niveau du bureau exécutif de l'Unpef, l'heure est à minimiser l'ampleur de cette contestation qui est pourtant loin d'être une tempête dans un verre d'eau. Le porte-parole du mouvement contestataire, Hassan Zenir, affirme que la machine est déjà mise en marche pour la préparation d'un congrès parallèle. « Nous refusons de nous résigner à cette situation. Nous allons organiser un autre congrès, quitte à ce qu'il y ait deux Unpef », tance-t-il, assurant que « la crise est profonde » et que « beaucoup de cadres syndicaux adhèrent à cette démarche ». Pour lui, la crise a atteint un point de non-retour. Il accuse, sans les nommer, certains cadres syndicaux de s'investir trop dans « leurs affaires personnelles » au détriment du travail syndical. M. Zenir affirme avoir suivi le cadre réglementaire pour contester la tenue du dernier congrès : « Nous avons introduit un recours en bonne et due forme qui n'a eu aucune suite. » Les contestataires ont adressé une requête à l'Internationale de l'éducation, dont l'Unpef est membre. « Notre but est de les informer de ce qui se passe et du motif de notre démarche pour que l'Internationale de l'éducation sache que les actuels responsables de l'Unpef ne sont pas représentants de la base syndicale », souligne M. Zenir. L'Unpef s'est distinguée ces dernières années par son engagement fort dans la lutte syndicale pour l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des travailleurs de l'éducation. Elle a initié plusieurs mouvements de grève qui ont été suivis. Parmi ses principales revendications, il y a la révision de la grille des salaires, le relèvement du point indiciaire, la réduction du volume horaire de travail. Les dissensions risquent de diviser les rangs et de saper la force de frappe du syndicat qui est sa base.