Mauritanie La justice mauritanienne s'est dotée d'un cabinet d'instruction judiciaire spécialement chargé des questions de terrorisme, au tribunal de Nouakchott, a annoncé une source judiciaire. Selon cette source, la décision a été prise par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), au cours d'une réunion tenue mercredi, sous la présidence du chef de l'Etat, Mohamed Ould Abdel Aziz. « La décision s'inscrit dans le cadre du durcissement des mesures prises par le régime pour faire face avec détermination au phénomène du terrorisme », a affirmé cette source. A la mi-décembre, le Parlement avait adopté une loi renforçant la législation contre le terroris-me : elle autorise désormais les écoutes téléphoniques des suspects, la fouille de leur domicile « à tout moment », (notamment à des heures tardives, ce qui était auparavant interdit) et supprime la prescription pour les actes criminels vieux de plus de 20 ou 30 ans. Ce texte avait été adopté quelques semaines après l'enlèvement de 3 ressortissants espagnols sur la route Nouadhibou-Nouakchott (le 29 novembre) et peu après le rapt de deux Italiens dans le sud-est du pays (le 17 décembre). Ces deux actions ont été revendiquées par Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). La nouvelle législation renforce également la coopération entre la Mauritanie et les autres pays, notamment pour des échanges d'informations et pour l'extradition de suspects et criminels, avait expliqué à la presse le ministre de la Défense, Hamadi Ould Hamadi. Pakistan Un tir de missiles, mené par un avion sans pilote américain, a tué au moins 3 personnes, des talibans selon des responsables pakistanais, hier au Waziristan du Nord, zone tribale du nord-ouest du Pakistan. Cette nouvelle frappe a visé le village de Ghundikhala, à 15 km à l'est de Miranshah, principale ville du Waziristan du Nord, frontalière de l'Afghanistan. « Un drone américain a tiré deux missiles, visant un véhicule, qui ont tué trois combattants » rebelles, a indiqué un responsable des services de sécurité. La frappe et le nombre de victimes ont été confirmés par un autre responsable. Ces deux responsables s'exprimaient sous couvert de l'anonymat. Les bilans sont impossibles à vérifier de source indépendante dans cette région aux mains des talibans. Le Waziristan du Nord est le bastion des insurgés talibans, des combattants d'Al Qaïda et de ceux du réseau Haqqani, auteur de nombreuses attaques contre les troupes étrangères en Afghanistan. Jeudi, deux autres missiles tirés par un drone américain ont tué 4 autres talibans dans la même zone tribale du Waziristan du Nord. La frappe a visé le village de Machikhel, à 25 km à l'est de Miranshah. Islamabad condamne les frappes des drones américains sur son territoire, évaluées à environ 70 depuis août 2008, qui ont fait près de 650 tués, dont le chef de guerre des talibans pakistanais, Baitullah Mehsud, le 5 août dernier. Les Etats-Unis ne confirment pas ces frappes, opérées par la CIA. Serbie-Croitie La Serbie a décidé, jeudi, de déposer à son tour une plainte contre la Croatie pour génocide auprès de la Cour internationale de justice (CIJ), a annoncé le gouvernement dans un communiqué. « Le gouvernement de Serbie a décidé aujourd'hui (jeudi) de soumettre à la CIJ une réponse à la plainte (croate) et une contre-plainte contre la République croate pour génocide commis contre les Serbes pendant la guerre de 1991-1995 », déclare le communiqué. Selon l'Onu, plus de 200 000 Serbes ont fui la Croatie en 1995, quand l'armée croate a lancé une opération de reconquête des territoires occupés par la minorité serbe de Croatie. La CIJ, plus haute instance judiciaire de l'ONU, avait estimé, en novembre 2008, qu'elle était compétente pour examiner la plainte de Zagreb pour génocide et nettoyage ethnique contre Belgrade et son rôle dans la guerre d'indépendance de la Croatie, qui a fait environ 20 000 morts. Le ministère croate des Affaires étrangères a réagi, en affirmant que la Croatie était « prête à prouver devant la CIJ les faits sur l'agression serbe menée par (l'ancien président yougoslave) Slobodan Milosevic, ainsi que sur la défense de l'Etat croate et sur la victoire contre les forces de l'agresseur ». « En même temps, la République croate va continuer d'œuvrer à la construction des relations de bon voisinage avec la Serbie », lit-on dans un communiqué. La proclamation, en 1991, par la Croatie de son indépendance de la Yougoslavie a été suivie d'une guerre (1991-1995) entre forces de Zagreb et sécessionnistes serbes soutenus par le régime alors au pouvoir à Belgrade.