Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a indiqué que les réserves de change, qui ont atteint 146 milliards de dollars fin septembre 2009, peuvent assurer une autonomie de trois années d'importations. La dette publique extérieure de l'Algérie a reculé, en 2009, de 137 millions de dollars. Elle s'était établie à 486 millions de dollars fin novembre 2009 contre 623 millions de dollars à la fin de l'année 2008, a indiqué jeudi le ministère des Finances. La dette publique a reculé ainsi à moins de 1% par rapport au Produit intérieur brut (PIB). Le ministre des Finances, intervenant jeudi à l'issue d'une plénière à la chambre basse du Parlement, consacrée aux questions orales, prévoit la même tendance pour l'année 2010, c'est-à-dire que la dette extérieure publique se maintiendrait à -1% du PIB durant l'exercice en cours. Ainsi, au terme d'une série d'opérations de remboursement par anticipation entamée, depuis 2004, avec de nombreux pays et cercles de prêteurs étrangers, le montant de la dette extérieure de l'Algérie a pris une courbe descendante. Elle se situait aux alentours de 5 milliards de dollars à la fin de l'année 2006, après le paiement de l'équivalent de 10,9 milliards de dollars. Elle ne représentait que 2,5% du PIB à fin 2008, 3,6% du PIB en 2007, 34,2% en 2003 et 58,3% en 1999. Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, avait indiqué fin juillet 2009 que le niveau de la dette extérieure est très bas avec un ratio de service de la dette de seulement 1% des exportations globales en 2008, contre 100% au 1er trimestre 1994. S'agissant de la dette publique intérieure de l'Algérie, les taux sont estimés par le ministère des Finances à 814,4 milliards de dinars, soit l'équivalent de 11 milliards de dollars à fin décembre 2009. La dette intérieure publique, elle, connaît une tendance à la hausse si l'on analyse le rythme annuel pendant 2009. Elle (dette intérieure) passe de 1170 milliards de dinars en juin 2008 à 750 milliards de dinars en juin 2009 pour finir le même exercice à 814,4 milliards de dinars. La dette interne a donc augmenté de 64,4 milliards de dinars entre juin et décembre 2009. La dette intérieure, appelée aussi domestique dans le jargon économique, représente l'ensemble des créances (sociales, commerciales et fiscales) détenues par les agents économiques résidents de l'Etat. La dette interne est insensible aux écarts de change, car généralement elle est majoritairement libellée dans la monnaie nationale. Interrogé sur les indicateurs financiers de l'Algérie à fin 2009, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a indiqué, jeudi dernier à l'APN, que les réserves de change, qui ont atteint 146 milliards de dollars fin septembre 2009, peuvent assurer une autonomie de trois années d'importations. Par ailleurs, à une question qui évoquait la controverse née des créances détenues par l'opérateur de téléphonie mobile Orascom Télécom Algérie, M. Djoudi a estimé que toutes les entreprises sont soumises au contrôle fiscal de la Direction générale de impôts. Cependant, le ministre a expliqué que la législation fiscale algérienne permet aux entreprises, en cas de litige, « de payer 20% des créances dues un mois à partir de la date de notification, puis le règlement des 80% restants ». M. Djoudi a précisé que « si le groupe Orascom venait à faire un recours, il aurait à entamer des négociations avec l'administration fiscale afin de s'acquitter de ses dettes », qui se chiffrent, pour mémoire, à 596,6 millions de dollars.