Al Azhar, qui s'est autoproclamée « plus haute autorité de l'Islam sunnite », a donné une nouvelle fois la preuve qu'elle n'est qu'un instrument au service du pouvoir égyptien, et par ricochet au sionisme, et qu'elle ne fait qu'exploiter la religion à des fin politiciennes et parfois triviales. En effet, son conseil de recherche islamique, cité hier par le quotidien cairote Al Masri Al Youm, s'est dit favorable à la construction en cours par l'Egypte d'une barrière avec la bande de Ghaza pour empêcher la contrebande de produits alimentaires et de médicaments avec le territoire palestinien. Pour justifier sa fatwa, le conseil dit islamique prétend que ces produits de première nécessité sont en fait de « la drogue et autres marchandises qui menacent la stabilité de l'Egypte ». Selon les informations de presse, les autorités égyptiennes ont entamé récemment la construction d'une barrière métallique de 30 m de profondeur pour empêcher le trafic par des tunnels. Cette barrière vise à achever le programme d'asphyxie des populations ghazaouies déjà soumises à un blocus draconien par Israël. Désormais, Ghaza sera une immense prison pour les Palestiniens qui n'auront plus aucun débouché sur le monde, et ce, grâce à la complicité du pouvoir de Hosni Moubarak qui est devenu le tueur à gages du gouvernement de Tel-Aviv. Mais le plus grave dans cette affaire est qu'une institution qui se prétend musulmane cautionne une opération visant à affamer des musulmans. Le degré de compromission d'Al Azhar n'est plus à démontrer. L'institution a toujours soutenu les dérives et les trahisons du pouvoir égyptien, et ce, depuis les accords de Camp David. Elle a été jusqu'à émettre des fatwas où le ridicule le dispute à la pornographie. Il y a de cela trois ans environ, elle a émis un « avis juridique » dans lequel elle a soutenu qu'une femme travaillant dans le même bureau avec un homme doit donner à ce dernier à téter cinq fois par jour pour ne pas être soupçonnée d'adultère. Une autre fatwa de la même université a demandé l'abattage de toutes les chèvres parce que le sexe de ces dernières est apparent et qu'il ressemble à celui d'une femme. Voilà avec quelle légèreté et quel sérieux « cette vénérable institution » traite les problèmes des sociétés islamiques. Maintenant, elle devient, sans honte, complice d'une conspiration montée par Le Caire et Tel-Aviv pour affaiblir les aspirations du peuple palestinien à vivre dans un Etat qui lui soit propre. Heureusement que son influence ne dépasse pas les frontières égyptiennes, sinon il y aurait de quoi pleurer sur l'Islam.