La chambre de la pêche et de l'aquaculture de Tizi Ouzou multiplie les rencontres de sensibilisation pour les marins-pêcheurs locaux. Les dernières en date sont celles des 29 et 30 décembre. En effet, à Azeffoun, la préservation des ressources halieutiques a été au cœur de la conférence de M. Mohamed Abbas, de l'Institut national supérieur de la pêche et de l'aquaculture (INSPA). Le conférencier insistera sur le rôle de vulgarisation que peuvent jouer d'abord les mass medias, notamment les radios locales. Totalisant plus de 430 espèces, « la richesse et la diversité des eaux algériennes renseignent sur la bonne santé de nos ressources halieutiques », soutiendra-t-il. En termes chiffrés, il en ressort que les stocks de poissons pélagiques (sardines, anchois) sont estimés, en 2004, par le Vizconde de Eza, un navire océanographique espagnol, à 187 000 tonnes, réparties en trois zones : l'Ouest avec 80 000 tonnes, le Centre avec 69 000 tonnes et enfin l'Est avec 38 000 tonnes. Même s'il n'y a pas le feu dans la maison, comme on dit, le cadre de l'INSPA invite, tout de même, les patrons de pêche (sardiniers et chalutiers) à mieux reconsidérer leurs techniques de pêche, en ajustant, par exemple, les mailles de leurs filets. Le but est qu'ainsi, on éviterait de jeter, au sein du port même, des quantités importantes de cette petite sardine « invendable ». Pour permettre le renouvellement des espèces, le conférencier rappelle la loi 04.86 du 18 mars 2004 qui fixe le délai de non-pêche de certaines espèces. Pour la sardine, sa taille moyenne est de 11cm. A contresens de cette loi, des patrons qui ont contracté des crédits auprès des banques ne l'entendent pas, en effet, de cette oreille. « Qu'allons-nous devenir durant cette période ? », lance un jeune patron venu de Tipasa. Autre phénomène inquiétant, soulevé durant cette rencontre, est l'usage de la dynamite, particulièrement, dans l'ouest algérien. L'orateur parlera des dégâts irréversibles occasionnés aux fonds marins, non sans parler des risques encourus par « ceux qui manipulent cet explosif », avertit M. Abbas. Les poissons fuient les rivages car la pollution de nos oueds se retrouve inexorablement en mer. Des photographies montrent des filets boueux, pleins de sachets noirs ! Avant de conclure, l'orateur cite l'exemple de cette épouse d'un Japonais qui, pendant que son mari est au large, va planter des arbres. Moralité : les rivières charrient plutôt des sels minéraux à la place des sachets en plastique.