Les établissements scolaires risquent-ils d'être perturbés encore une fois dans les prochains jours ? La réponse sera connue aujourd'hui, à l'issue d'une rencontre de l'Intersyndicale du secteur de l'éducation qui regroupe sept syndicats (Cnapest, Snapest, Unpef, CLA, SNTE, Satef, Snapap). Les membres de cette organisation devront élaborer, à cette occasion, une plateforme commune de revendications et décider de la nature des actions à entreprendre pour la satisfaire. Il s'agit surtout, pour chacun de ces syndicats, d'intégrer dans cette plateforme les doléances auxquelles la tutelle n'a pas, jusque-là, donné satisfaction. Et à ce propos, il est à rappeler que certains syndicats, qui reprochent à la ministre la négligence des PV des réunion bilatérales, réclament toujours l'application des accords conclus au début de l'année 2014. Non satisfaits par ailleurs de leurs conditions socioprofessionnelles actuelles, les syndicats du secteur, qui dénoncent encore le décret 08-315, réclament des statuts particuliers des enseignants dignes de leurs catégories. En somme, des points qui ne relèvent pas des prérogatives du ministère de l'Education nationale et pour lesquels l'Intersyndicale compte faire pression sur les pouvoirs publics pour les régler. Les membres de cette organisation auront à se pencher sur les actions à entreprendre et l'éventualité d'un mouvement de protestation n'est pas à écarter si les autorités ne répondent pas favorablement à leur plateforme commune. C'est du moins ce que pense le coordinateur national du Snapest, lequel, s'il préfère ne pas anticiper sur la décision que prendra l'Intersyndicale, n'écarte aucune option, y compris celle du retour à des actions de rue. «Dans la rencontre de demain (aujourd'hui, ndlr), rien n'est exclu», a-t-il dit, précisant toutefois que «toute décision doit être entérinée, après consensus, par tous les membres de l'Intersyndicale». Meziane Meriane réagit aux propos de la ministre, Mme Nouria Benghebrit, qui a regretté mardi que, malgré la disponibilité et la volonté réelle de la tutelle à résoudre les difficultés des ressources humaines du secteur, les syndicats n'ont comme réponse que la grève. «On ne décrète pas une grève de gaîté du cœur mais par nécessité, pour régler une injustice ou répondre à une attente», a-t-il insisté. Mais est-ce le seul recours pour aller vers le règlement des litiges ? «C'est le seul moyen qu'on a entre les mains», admet un autre syndicaliste. S'il ne veut pas divulguer «la proposition» que devra défendre son organisation aujourd'hui, le secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Idir Achour, n'en pense pas moins que son partenaire du Snapest et estime que la grève est inévitable si les pouvoirs publics n'affichent aucune volonté de répondre aux doléances des enseignants. La décision des syndicalistes sera en tout cas connue aujourd'hui.