L'intersyndicale composée du Cnapeste, Unpef, Cla, Satef, Snapest et SNTE, décidera d'un plan d'action de protestation, et fixera les modalités et les dates de cette grève Le secteur de l'éducation risque la paralysie. Une grève sera décidée aujourd'hui, par les six formations syndicales composant l'intersyndicale qui tiendra sa réunion à 10H, au siège de l'UNPEF à Alger. L'intersyndicale composée du Cnapeste, Unpef, Cla, Satef, Snapest et SNTE, décidera d'un plan d'action de protestation, et fixera les modalités et les dates de cette grève. En dépit des déclarations faites hier, par la ministre de la tutelle, Nouria Benghebrit, où elle a qualifié d'«apaisée» ses relations avec les partenaires sociaux, ces syndicats optent pour l'escalade. Contredisant les propos de Benghebrit, le coordinateur national du Snapest, Méziane Mériane, a expliqué que «si c'était le cas, je ne vois pas l'intérêt de se retirer de la Charte d'Ethique et de déontologie, en raison du non respect des engagements pris par la tutelle». Et d'ajouter : «non, notre relation n'est pas apaisée, contrairement à ce qu'a affirmé Benghebrit». Reprochant à la ministre de prendre des décisions unilatérales, notre interlocuteur a souligné que les mêmes problèmes persistent dans le secteur. «Les conflits régionaux ne sont toujours pas résolus, les commissions mixtes pas établies, les lacunes subsistent au niveau des académies, c'est parce' que la tutelle ne nous écoute pas et ne prête pas attention à nos doléances», a-t-il affirmé. Pour lui, la réunion que tiendra l'intersyndicale aujourd'hui sera une réponse à Benghebrit. Cette réunion tracera, selon lui, les actions à entreprendre dans le cadre d'un mouvement de protestation. «Lors de cette rencontre, nous allons décider de la forme de protestation qu'on devra entreprendre dans le cadre de l'intersyndicale. Une grève cyclique n'est pas à écarter», a-t-il fait savoir. Boualem Amoura, président du Satef, a, de son coté, assuré que les syndicats sont décidés à faire la grève, et la réunion d'aujourd'hui permettra de fixer les modalités et les dates de cette action. Il s'est par la suite, interrogé sur l'intérêt de la ministre de tenir de tels propos, à la veille de la rencontre de l'intersyndicale. «C'est une déclaration pour la consommation médiatique, sinon, pourquoi avoir attendu la veille de la réunion de l'intersyndicale pour la faire, alors que Benghebrit n'a pas donné signe de vie depuis notre retrait collectif de la Charte, le 23 septembre dernier», a-t-il expliqué. Selon lui, il s'agit d'un rappel à l'ordre que la ministre aurait essuyé, après avoir coupé tout dialogue avec ses partenaires sociaux. «Il faut savoir déjà, que c'est la ministre qui a transgressé la Charte, par le non respect de ces engagements, et ne pas avoir consulté les syndicats avant de prendre des décisions», a-t-il avancé. Commentant l'argument de Benghebrit, selon lequel les syndicats «n'ont déposé aucun préavis au niveau du ministère», Amoura lui a rappelé que les syndicats ne peuvent pas tenir une grève avant de réunir leurs conseils nationaux, et puis se concerter dans le cadre de l'intersyndicale pour décider d'une action commune. Notre interlocuteur s'est dit prêt à engager des discussions «sérieuses» avec la ministre de l'éducation. «Si Benghebrit veut l'accalmie, on est prêt à entreprendre des discussions sérieuses avec elle. La ministre aura beaucoup à gagner si elle s'engage à travailler avec ses partenaires sociaux», a-t-il affirmé.