L'un des griefs reprochés au maire touche au volet culturel et au financement de certaines activités et la répartition des subventions, dans le dos des élus, mais en leur nom. Deux sessions ordinaires, celles du 15 aout 2013 et du 27 juillet 2014 sont entachées par des violations graves des lois et des traditions qui régissent la vie organique de l'assemblée communale. Ces deux sessions ont été couronnées en effet par le vote à l'unanimité du budget supplémentaire (BS), inscrit en haut sur l'ordre du jour. Au chapitre des affaires éducatives, culturelles et sportives, l'ordre du jour prévoit la répartition des aides financières aux associations culturelles et sportives dans le cadre des 3%. Or, sur les extraits des délibérations (les n°47 et 65, dont nous détenons des copies), on retrouve des aides financières qui s'élèvent à 100 millions de dinars pour chaque session, octroyés dans le même chapitre, mais dont la trace ne se trouve nulle part sur l'ordre du jour ni sur le PV des sessions. Les élus insurgés crient au scandale et dessinent de gros points d'interrogation sur ces faits. Pour eux, le maire n'a pas associé l'assemblée au vote concernant la répartition de ces 200 millions de dinars. Il aurait décidé en solo et en cachette tout en formalisant sa décision sur le registre des délibérations en respectant la forme. Si cela est confirmé, il s'agit dans ce cas de faux et usage de faux dont s'est rendu coupable le maire. Un abus d'autorité et de confiance de sa part envers les autres élus qui composent l'assemblée populaire communale de Constantine. Les opposants qui ont découvert à leur insu cet impair n'en reviennent pas que Rihani ait osé aller aussi loin dans le mépris de l'assemblée, mais ne s'expliquent pas non plus cet agissement. Que se cache-t-il derrière cette manœuvre secrète, exécutée au nom de l'APC ? L'un des élus évoque des privilèges octroyés à des associations qui n'en méritent pas, et donne l'exemple d'une association de football féminin qui a décroché 7 millions de dinars, une somme jugée excessive comparativement aux autres dotations dont ont bénéficié des clubs plus connus. La remarque ne fait pas, cependant, l'unanimité parmi les élus insurgés qui considèrent que le fond du problème concerne d'abord la vérité sur ces délibérations «secrètes». En voilà une autre affaire sur laquelle devrait s'expliquer le jeune, mais néanmoins ambitieux maire de Constantine, Seifeddine Rihani, qui doit se faire des soucis à cause de l'histoire épineuse des 32 villas de Boudjenana. A suivre.