En période de forte bourrasque, Amar Saadani a décidé de rechercher un peu de réconfort auprès des mouhafadhs et membres du bureau politique, dont un grand nombre lui doivent leurs places au sein du parti. Les cadres du FLN doivent se rencontrer aujourd'hui en fin d'après-midi à Hydra. Une réunion qui doit se tenir juste après la rencontre que doit avoir Amar Saadani avec la direction du FFS où il sera question, à n'en pas douter, de l'initiative lancée par le parti de Hocine Aït Ahmed et qui peine à trouver preneur auprès de plusieurs partis politiques dont ceux regroupés au sein de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD). La rencontre devrait permettre, selon la formule consacrée, de passer en revue «la situation qui prévaut dans le pays, ainsi que la situation générale du parti», assure Mustapha Mazouzi, en charge de l'organique au FLN, qui s'empresse d'ajouter que ce genre de réunion n'a rien d'inhabituel, et qu'elle a lieu «traditionnellement en fin d'année». Une précision qui ne convainc personne, surtout pas l'opposition au secrétaire général qui s'attend à ce que Saadani profite du rendez-vous de demain pour «répondre aux attaques dont il est l'objet» et obtenir un nouveau soutien de la part des participants. «Il va utiliser la réunion pour arrondir les angles après ses dernières déclarations», assure un membre du comité central. Il faut dire que le patron du FLN passe par une période difficile. Habitué aux déclarations à l'emporte pièce, Amar Saadani doit faire face aux révélations de la presse sur les deux millions d'euros que son fils détiendrait sur un compte bancaire en France, mais également sur le luxurieux appartement que le patron du FLN s'est offert à Neuilly. Les propos du sg sur la toile Par ailleurs, Amar Saadani a enflammé, cette semaine, la Toile par ses propos sur l'indépendance de l'Algérie. Dans une vidéo qui est passée en boucle sur les chaînes de télévision, on entend le secrétaire général du FLN affirmait que la «France a accordé l'indépendance à l'Algérie», des propos qui passent mal auprès de l'opinion publique et des responsables politiques depuis que le site en ligne Mondafrique avait révélé que le patron du parti était titulaire d'une carte de résidence française. Et si cela ne suffisait pas, reste l'affaire qui l'oppose à Mouad Bouchareb, député de Sétif et élu vice-président de l'APN et que le secrétaire général a décidé d'exclure de sa fonction au profit d'un autre député de sa formation. Cela en contradiction avec l'article 5 du règlement intérieur du groupe parlementaire du FLN qui stipule qu'une «exclusion ne peut être prononcée que sur proposition du bureau du groupe à l'assemblée générale et entériner par la majorité des deux tiers des membres du groupe». Depuis plusieurs semaines, les députés du FLN font pression sur le président Ould Khelifa pour l'amener à appliquer la décision du patron du FLN en s'appuyant sur ce qu'ils présentent comme la jurisprudence «Sifi-Bahbouh», du nom des deux députés qui avaient été exclus par le RND et dont la décision avait été avalisée par le président de l'APN de l'époque. Et Mustapha Mazouz de rappeler que si Ould Khelifa est président de l'Assemblée populaire nationale, il l'est en tant que membre du FLN et qu'en conséquence il est tenu «d'appliquer les décisions du premier dirigeant du parti ou du président du groupe parlementaire».