Les femmes dans la localité de Rouina mine (ouest de Aïn Defla) manifestent ces derniers temps une réelle volonté d'améliorer leurs conditions de vie en participant aux cours d'alphabétisation. Ainsi, au niveau de l'école Yahia Benbarek, une centaine de femmes, âgées entre 26 et 40 ans et ne sachant ni lire ni écrire, se sont empressées de s'inscrire aux cours d'alphabétisation dispensés depuis deux mois dans une salle de cet établissement, comme nous l'affirme leur enseignante. Cette dernière soulignera, par ailleurs, que les apprenantes manifestent une détermination à apprendre ne ratant aucune séance. L'une d'elles, âgée de 26 ans, n'avait jamais mis les pieds dans une école et depuis l'ouverture de cette section, elle sait déjà lire, écrire et compter, comme nous l'avons constaté sur place. Cependant pour encourager davantage ces « grandes élèves », des efforts restent à consentir de la part des autorités compétentes, notamment sur le plan des équipements. En effet, les salles affectées aux cours d'alphabétisation ne sont pas chauffées et restent dépourvues d'installation électrique. A signaler aussi que devant l'engouement affiché par des jeunes filles et femmes de cette petite agglomération, des sections relevant de la formation professionnelle ont été créées, tels des ateliers de couture, de broderie et de confection de gâteaux traditionnels. Avec des moyens rudimentaires, des jeunes filles tentent ainsi de sortir du désœuvrement en apprenant un métier, dans l'espoir de pouvoir un jour travailler à leur compte. Cela étant, leur volonté bute souvent contre le manque de moyens. Ainsi, seules deux machines à coudre sont mises à la disposition des concernées, alors que les besoins en matière d'équipements sont énormes. Toutefois, elles espèrent attirer l'attention des instances compétentes et demandent notamment l'affectation d'un gardien d'école pour assurer leur sécurité, surtout suite au vol commis durant la semaine écoulée à l'intérieur de l'établissement.