S'ils avaient la moindre chance de réussir, ils n'auraient certainement pas hésité une seule seconde pour nous attaquer. » Hossein Abdi Abyani, ambassadeur d'Iran à Alger, se montre serein, confiant, au moment où les puissances occidentales redoublent de menaces envers son pays. Pour lui, ces menaces ne sont qu'un coup de « bluff » dans l'espoir de voir la République islamique fléchir. Assis devant un parterre de journalistes venus à sa conférence de presse, tenue hier dans sa résidence à Alger, l'ambassadeur lance comme un défi en déclarant : « Ils ne peuvent rien faire. » Selon lui, « l'axe du mal », comme le qualifie Téhéran, cherche « la faille » depuis le début de la révolution islamique, sans succès. Soit depuis 30 ans. « Nous sommes tranquilles. Notre force, c'est l'unité de notre peuple », précise l'ambassadeur qui dénonce les « tentatives désespérées » des Etats-Unis et de leur allié sioniste (Israël) visant à attenter à la stabilité politique de l'Iran. Hossein Abdi Abyani refuse de parler d'une « crise politique » en Iran, rappelant que depuis 30 ans, son pays a organisé près de 30 élections (législatives, présidentielles…) dans des conditions transparentes. Il n'y a donc pour lui aucune raison pour douter de la fiabilité des résultats de la dernière élection présidentielle lors de laquelle Mahmoud Ahmedinejad a été réélu pour un second mandat. L'ambassadeur considère les derniers événements vécus par l'Iran, allusion faite aux marches de l'opposition, « sont une fabrication purement occidentale ». « Les images que vous voyez sur les chaînes de télévision et sur des sites internet sont le fruit montage », indique-t-il. S'il reconnaît l'existence de manifestations de l'opposition en Iran, notamment le jour de l'Achoura correspondant au 27 décembre, l'ambassadeur minimise de leur ampleur : « Vous savez, plus de 13 millions ont voté pour Mir Hossein Moussavi lors de la dernière présidentielle. Aujourd'hui, on ne trouve avec lui qu'une poignée de personnes. C'est insignifiant. » Le conférencier pointe d'un doigt accusateur les puissances occidentales d'être derrière ces « agitations » qui « ne font que renforcer, affirme-t-il, l'unité du peuple iranien » contre l'invasion étrangère. Pour lui, tout ce qui s'est passé ces derniers mois en Iran a été orchestré par les Américains et les Israéliens. Même le neveu de l'opposant Moussavi, mort le 27 décembre 2009, a été tué, d'après lui, par des agents travaillant pour les puissances occidentales. « Ils l'ont tué pour empêcher Moussavi de se retirer de la contestation. D'ailleurs, ce meurtre est intervenu au moment où Moussavi allait reconnaître sa défaite à la présidentielle », précise l'ambassadeur. Sur la liberté de la presse, il affirme que l'interdiction des médias étrangers en Iran obéit aux intérêts « suprêmes de la République ». Selon lui, les médias étrangers ont franchi la ligne rouge qui est le respect du guide suprême. « Ils ne donnaient pas la vérité sur ce qui se passait en Iran », regrette-t-il, soulignant dans ce sillage l'existence de 300 journaux iraniens dont des titres appartenant à l'opposition qui exercent librement. Pour Hocein Abdi Abyani, ce qui effraie l'Occident n'est pas « le nucléaire iranien » mais l'Islam qui constitue les fondements de la République. Concernant le dossier de l'enrichissement de l'uranium, l'ambassadeur s'aligne entièrement sur la position de son pays : « Nous avons demandé à ce que l'échange se fasse sur le sol iranien, car nous avons décelé dans les puissances occidentales une volonté de nous priver de notre uranium. »