L'Iran compte ouvrir prochainement une usine de montage de véhicules et implanter une autre pour la fabrication de véhicules en Algérie. Les relations algéro-iraniennes, l'agression israélienne contre la population de Ghaza, les rapports de l'Iran avec les pays arabes, les relations américano-iraniennes et le dossier nucléaire iranien. Autant de sujets abordés hier par Son Excellence l'ambassadeur d'Iran en Algérie. Point par point, M.Hossein Abdi Abyaneh a clarifié la position de son pays lors d'un point de presse animé hier au siège de sa chancellerie, sise à Ben Aknoun, Alger. D'emblée, le diplomate iranien qualifie les relations bilatérales «d'excellentes et de stratégiques». «L'échange de visites entre les chefs d'Etat a consolidé les relations entre les deux pays. A cela s'ajoutent les différentes visites effectuées par les hauts responsables entre les deux pays.» Sur le plan économique, l'ambassadeur estime que beaucoup de projets en commun seront réalisés à l'avenir. A commencer par l'installation, prochainement, de banques islamiques iraniennes en Algérie, la liaison des deux capitales par une ligne aérienne directe et l'installation d'une usine de montage de véhicules ainsi que la création d'une autre usine de fabrication de véhicules. A propos de l'agression de l'armée israélienne contre la bande de Ghaza, le même représentant diplomatique a annoncé que son pays n'a cessé d'envoyer, tout au long de la période de l'agression, des émissaires à tous les pays arabes et islamiques, afin de trouver une issue urgente pour mettre fin aux crimes sionistes. Le même interlocuteur déclare que le mouvement Hamas et le Hizbollah ont réussi à faire ce que les pays arabes n'ont pas réussi des années durant. «Israël n'a pas été vaincu militairement lors des précédentes guerres de 1948, 1967 et de 1973. Il a fallu attendre 2006 et 2008 pour voir l'armée sioniste battue par les mouvements de résistance au Liban par le Hizbollah et en Palestine par le Hamas. Ces deux mouvements ont donné des leçons aux chefs d'Etat arabes». Et d'ajouter: «Israël n'a pas atteint son objectif qui était d'effacer le mouvement Hamas et le Hizbollah au Liban.» A ce propos, le même interlocuteur précise que l'Iran n'a pas aidé, d'une manière ou d'une autre, le mouvement Hamas. «C'est une fausse information véhiculée par les ennemis de l'Iran», a-t-il dit. Et de s'interroger: «Comment peut-on aider ce mouvement alors que tous les accès étaient fermés?» Interpellé sur l'accusation d'Israël quant à l'enrichissement de l'uranium iranien à des fins militaires et sur le fait que son pays posséderait la bombe atomique, M.Abdi Abyaneh soulignera qu'«Israël est une mouche devant l'éléphant iranien» avant de préciser que l'Iran enrichit son uranium à des fins pacifistes. «L'Agence internationale de l'énergie atomique n'a rien signalé sur le dossier nucléaire. Aucune remarque juridique. Nous n'accordons aucune importance à ce qui se dit par-ici, par-là». Quant au soi-disant conflit opposant l'Iran à certains pays arabes, la même source qui n'a voulu qualifier en aucun cas ces relations de conflit, estime que «certains pays arabes ont mis une pression terrible sur quelques pays membres de la Ligue arabe afin de ne pas prendre part au sommet de Doha au Qatar. C'est une honte de ne pas voir, par exemple, Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, à cette rencontre des chefs d'Etat arabes et musulmans». Pour le conférencier, il s'agit «d'un complot de certains dirigeants arabes». Concernant les relations américano-iraniennes, le conférencier conditionne les pourparlers de son pays avec l'administration Obama. «Les USA doivent savoir que nous n'acceptons jamais de nous engager dans des discussions avec l'esprit oppresseur-opprimé. Il faut qu'on parte sur un pied d'égalité», a t-il expliqué. Et de souhaiter que «le monde soit un jour témoin des engagements du président Obama qui n'a pas cessé de promettre un changement dans la politique américaine. En Iran, on a pris l'habitude de voir notre pays occuper les devants de la scène politique américaine à l'approche de chaque élection présidentielle». Revenant sur l'embargo imposé à l'Iran, le conférencier dira qu'«à chaque chose, malheur est bon» en soutenant que «la réussite de notre pays est le pur fruit de cet embargo». «L'embargo nous a poussés à développer notre économie et notre industrie», a-t-il ajouté. «La révolution islamique en Iran, c'est la naissance d'un enfant qui a maintenant 30 ans et qui a réussi à envoyer un satellite», a-t-il souligné. Apostrophé sur la situation en Afghanistan, M.Abdi Abyaneh accuse les Occidentaux de freiner le processus de paix dans ce pays. «Nous sommes un pays de paix. L'Iran est l'un des seuls pays qui ont respecté leurs engagements vis-à-vis de l'Afghanistan.» Aux yeux du conférencier, les Occidentaux n'ont fait qu'aggraver la situation. «Ils, (les pays occidentaux, Ndlr), sont venus pour instaurer la paix et combattre le trafic de l'opium. Alors que la production de l'opium a été multipliée par quatre. C'est un véritable danger pour l'humanité», a-t-il conclu.