Le diplomate iranien a qualifié d'excellentes les relations bilatérales. La crise iranienne est une pure création des laboratoires occidentaux, plus précisément américains et israéliens. L'ambassadeur d'Iran à Alger, M.Hossein Abdi Abyanah, a emprunté un ton direct loin des discours diplomatiques pour pointer du doigt la responsabilité directe de ces deux pays dans le climat d'instabilité qui règne à Téhéran depuis le 12 juin 2009, date de l'élection présidentielle. Sans ambages, il annonce dans une conférence de presse, tenue hier au niveau de sa résidence à Alger, que «les USA demeureront l'ennemi juré de l'Iran.» Cette fois-ci, il a trouvé, poursuit-il, dans le camp de l'opposant Hossein Moussavi «un allié de taille» Le candidat qualifié de «conservateur modéré» a revendiqué la victoire aux dépens de Mahmoud Ahmadinejad lors du premier tour de la présidentielle en Iran, avant même «la fermeture des bureaux de vote». Cela constitue une preuve tangible quant aux intentions «malsaines» du candidat malheureux. «Nous avons tenu 30 élections depuis la révolution iranienne en 1979. Avec une moyenne d'une élection par an. Toutes se sont déroulées dans de bonnes conditions. Pourquoi ce bruit maintenant?» dira M.Abdi Abyanah. Et le diplomate de souligner que la pièce maîtresse serait le «dossier nucléaire iranien.» Il dénoncera à l'occasion, la règle du deux poids, deux mesures adoptée par les capitales occidentales. «Au moment où les USA menacent d'attaquer nos sites nucléaires, Israël refuse de divulguer la nature de son programme», précise l'ambassadeur. Sur ce dossier, l'Iran n'a pas l'intention de reculer. Bien au contraire, il est décidé à préserver son droit à développer un «programme nucléaire pacifique». Devant leur incapacité à mener une guerre contre l'Iran, les USA et quelques pays occidentaux ont recouru à «la manipulation» médiatique pour discréditer le régime iranien. «Une fois les résultats de l'élection présidentielle connus, un virement soudain et cordonné s'est produit dans l'attitude des agences de presse. Ces dernières ont diffusé des informations erronées. Ce revirement ne peut être qu'un plan programmé», poursuit-il. Hier, Hossein Abdi Abyanah a révélé l'existence d'un groupe armé qui serait à l'origine des assassinats survenus ces dernières semaines, y compris de celui du neveu de Moussavi. D'ailleurs, les autorités iraniennes ont décidé d'intensifier la sécurité autour du domicile de Moussavi, de crainte «qu'il soit tué par le groupes armé, et d'imputer ce geste ignoble aux services secrets iraniens», tout en rappelant que les observateurs ont prédit une catastrophe si Moussavi venait à être assassiné. Abdi Abyanah rejette toute accusation et estime qu'aucun Iranien n'a été tué par une balle des services de l'ordre. Les images diffusées par la télévision et sur YouTube sont, selon lui, le produit «d'un montage». L'Iran monte au créneau pour qualifier «la branche armée» de la contestation politique née le 12 juin «de terroriste». «Comment qualifiez- vous une personne qui sème la terreur? Pour nous, c'est un terroriste. Nous avons le droit de protéger nos citoyens.» Même si l'ambassadeur n'écarte pas l'éventualité de l'amorce d'un dialogue. «Nous sommes un pays musulman et le dialogue est l'un des fondements de cette religion», conclut-il. Dans un autre chapitre, l'ambassadeur d'Iran a qualifié «d'excellentes» les relations diplomatiques entre son pays et l'Algérie. «Heureusement que nous entretenons d'excellentes relations. Les plus hautes autorités ont exprimé leur souhait de renforcer le partenariat bilatéral. La coopération commerciale constitue l'une de nos priorités.» M.Hossein Abdi Abyanah a annoncé que la commission mixte algéro-iranienne discutera du dossier concernant l'implantation d'un constructeur auto, sans pour autant révéler les contours de cet accord. Il faut rappeler que les investissements iraniens ont atteint les 200 millions de dollars. L'ambassadeur espère que ce volume connaîtra une hausse dans un avenir proche.