Pour marquer cet événement environnemental, les responsables locaux, les forestiers, les amoureux de la nature et de la montagne de Chréa ont anticipé l'événement et participé à plusieurs activités sur les hauteurs de l'Atlas blidéen, durant 5 semaines, soit du 22 février au 28 mars. Ils ont procédé au reboisement des lieux, au nettoiement de différents sites montagneux, et ont surtout impliqué des écoliers dans la plantation des pieds d'arbres afin de préserver l'environnement et leur inculquer «l'esprit écolo» dès leur jeune âge. Les organisateurs de ces manifestations «vertes» ont également sensibilisé les citoyens à protéger l'arbre et à la manière d'éviter les feux de forêt. Toutes ces manifestations ont été clôturées par une cérémonie à la salle des conférences de la wilaya de Blida. Zier Mohamed, conservateur divisionnaire des forêts, chef du secteur de Chréa, a expliqué le rôle des forêts dans l'écosystème, tout en rappelant l'extension de la cédraie vers le périmètre de Ghellai depuis 1935 à ce jour. Il a déclaré que le Parc national de Chréa enregistre 26 587 ha de flore avec 1153 espèces. On y trouve des cédraies, chênaies, tetraclinaies, pineraies, chiroptères, ripisylves, habitats lacustres… Le cèdre occupe les crêtes supérieures de l'Atlas blidéen et s'étend sur 1200 ha, représentant presque 30% de l'ensemble du parc, il occupe les terrains en pente et pousse sur les sols pauvres. De son côté, le médecin ORL Amine Bensouna, passionné de forêts et de montagnes a, dans son intervention, retracé l'historique du cèdre, en soulignant que cette espèce peut vivre des siècles. D'après lui, l'espèce du cèdre est présente dans l'Atlas (Afrique du Nord), sur la chaîne montagneuse du Liban (pays qui le glorifie en étant son emblème sur le drapeau), en Syrie et en Turquie, sur les monts de Chypre et sur l'Himalaya en Asie. Le cèdre est appelé «idhguel» dans le dialecte amazighe local. Ce patrimoine, reconnu en 2002, est classé comme réserve de biosphère par l'Unesco. En Algérie, on le retrouve sur les monts des Aurès, Babor, Durdjura, Chréa et Ouarsenis, planté sur une superficie de 20 000 ha. Le cèdre de l'Atlas est considéré comme le roi de la forêt, sa hauteur peut dépasser les 40m, 10m de taille poussant sur les terrains pauvres en altitude dépassant les 1000m tout en supportant des températures extrêmes. A la fin de la rencontre, les initiateurs ont lancé un appel aux hautes instances pour entamer une grande opération de reboisement de cèdres sur les hauteurs de l'Atlas, tout en veillant à la sauvegarde de ce patrimoine si précieux et de punir tout agresseur par de sévères sanctions afin que la future génération profite d'un environnement sain et d'un tourisme de montagne sous la fraîcheur du cèdre. Et une Journée nationale du cèdre, pourquoi pas !