Six nouveaux centres régionaux de lutte contre le cancer, sur les 15 centres prévus, seront réceptionnés avant la fin 2010, a annoncé mardi le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Saïd Barkat. « Sur les 15 centres régionaux de lutte contre le cancer prévus, 6 ont atteint un taux de réalisation de 80% et peuvent être achevés et équipés d'ici à la fin 2010 », a indiqué M. Barkat à l'ouverture des Journées internationales d'études sur l'optimisation de la prise en charge en radiothérapie. La réalisation de sept centres est en cours d'étude, et le reste des infrastructures a atteint un taux de construction de 50%, a-t-il précisé. Il a déploré, cependant, que « sur les 5 centres de radiothérapie existants, 3 seulement sont opérationnels ». Le ministre s'est engagé, en ce sens, à rénover, remplacer et multiplier les équipements et appareils des anciennes structures, qui sont « vétustes, techniquement dépassés et ne répondent plus aux normes ». Il a indiqué que l'Algérie a opté pour l'acquisition d'accélérateurs nucléaires « actuellement les plus côtés et donnant de meilleurs résultats ». Le ministère ambitionne d'arriver, grâce au plan national de lutte contre le cancer, à l'objectif de 29 centres de lutte contre le cancer répartis à travers le territoire national ; ce qui permettra, selon lui, de prendre en charge localement environ 80% des malades. Intervenant lors de cette rencontre, le représentant du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le docteur Réda Merad, a mis l'accent sur « la situation alarmante » des malades atteints de cancer en Algérie. Il a relevé que « la réalité dans notre pays est amère », ajoutant que « nous devons avancer dans l'amélioration des moyens de lutte contre cette maladie en révélant cette réalité dans un esprit scientifique ». Il a mis en exergue les difficultés de prise en charge des malades atteints de cette pathologie et l'insuffisance de données nationales, insistant sur l'amélioration de la formation et le perfectionnement du personnel de la santé et sur la bonne gestion et la maintenance des appareils de traitement en radiothérapie qui doivent eux aussi être améliorés. « Nous enregistrons chaque année 30 000 à 35 000 nouveaux cas de cancers, dont 70% à 75% nécessitant des soins par radiothérapie, ce qui représente 20 000 cas », a-t-il relevé. Il a souligné aussi l'« insuffisance observée en matière d'équipements en radiothérapie qui, a-t-il relevé, sont souvent obsolètes, d'où l'insuffisance des capacités d'accueil des malades ne dépassant pas les 10 mille annuellement. Le Pr Merad a, en outre, insisté sur une formation de qualité pour le personnel spécialisé dans la maintenance et la manipulation de ces équipements ainsi que la qualification des physiciens médicaux et paramédicaux, insistant sur l'importance de l'utilisation de nouvelles techniques de radiothérapie et l'ouverture de nouveaux centres de traitement performants. Pour sa part, le Pr Afiane, spécialiste en radiothérapie au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC), a indiqué qu'environ 6000 malades parmi les 20 000 patients enregistrés sont traités annuellement, insistant sur la non-interruption du traitement, compte tenu des fréquentes pannes d'appareils.