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La majorité des cas de cancer sont détectés tardivement Une stratégie fondée sur la prévention, le dépistage rapide et la prise en charge des patients est nécessaire
Le cancer peut être endigué grâce à la mise en œuvre de stratégies fondées sur la prévention, le dépistage rapide et la prise en charge des patients. Il est, en effet, possible de prévenir jusqu'à 40% des cas de cancer en modifiant ou en évitant les facteurs de risque, notamment le tabac et en ayant un meilleur régime alimentaire et une activité physique. C'est ce que recommandent les spécialistes à l'occasion du 10e Congrès panarabe d'oncologie médicale organisé la semaine dernière à l'hôtel Sheraton d'Alger. Organisé par l'Association médicale arabe contre le cancer (Arab Medical Association Against Cancer), en collaboration avec la Société algérienne d'oncologie médicale, ce congrès a été l'occasion pour plus de 800 spécialistes nationaux et étrangers de débattre des dernières avancées en matière de lutte contre le cancer mais aussi d'échanger les expériences entre les différents spécialistes nationaux et étrangers. Il coïncide avec la mise en place d'un plan national de lutte contre le cancer et des annonces sur l'ouverture de structures anti-cancer à travers le pays. Il convient de signaler que l'Algérie enregistre chaque année 35 000 nouveaux cas de cancers, dont la majorité est dépistée tardivement, ce qui hypothèque sérieusement les chances de guérison. Aussi les spécialistes, estimant que 80% des cas de cancer dans le monde arabe sont détectés à un stade avancé, ont-ils mis l'accent sur l'intérêt du dépistage précoce qui permet d'augmenter le taux de guérison. Comme dans de nombreux pays arabes, à l'instar de l'Algérie, l'absence de dépistage précoce et de diagnostic est pointée du doigt. L'alimentation est un facteur déterminant dans l'apparition et le développement du cancer. En effet, le cancer est presque toujours la conséquence de plusieurs facteurs, parmi lesquels l'alimentation, dont le rôle est de plus en plus mis en exergue. Les aliments peuvent favoriser l'apparition de cancer de plusieurs façons : toxicité de certains contaminants alimentaires, rôle cancérigène possible de certains additifs alimentaires et, surtout, composition de la ration alimentaire avec la présence trop élevée ou trop faible de certains nutriments. Plusieurs types de cancers semblent en augmentation, pour des raisons environnementales ou de modes de vie, -pour une partie des cas seulement-, ainsi qu'en raison du vieillissement de la population. Selon les spécialistes étant intervenus lors de ce congrès, parmi les raisons ayant concouru directement à l'augmentation du taux de prévalence du cancer, les changements de régime alimentaire de la population de la région et l'augmentation de l'espérance de vie figurent en bonne place. C'est pourquoi la consommation régulière de fruits et légumes diminuerait légèrement le risque de survenue d'un cancer (rôle protecteur de certains éléments : fibres, vitamines et autres antioxydants (céréales, légumes verts, fruits). Au cours du congrès panarabe d'oncologie, cinq types de cancers ont été passés en revue, les cancers du sein, du poumon, gastro-intestinal, uroginal, de la tête et du cou. Parmi les recommandations du congrès, l'annonce d'un consensus thérapeutique unifié pour la prise en charge et le traitement du cancer. C'est ce qu'a annoncé M. Sami Khatib, secrétaire général de l'Arab Medical Association Against Cancer (AMAAC). Il s'agit d'une initiative pour l'amélioration du traitement du cancer dans les Etats de la région arabe. Il est question aussi de promouvoir la qualité de la formation, la recherche scientifique et l'échange d'expériences en matière d'oncologie. Le document met l'accent sur le dépistage précoce de tous les types de cancers afin de prendre en charge cette maladie dès les premiers signes. L'initiative préconise la mise en place d'un protocole de traitement commun aux Etats arabes afin d'assurer le même service dans le monde arabe. Le professeur Kamel Bouzid, président de la Société algérienne d'oncologie médicale (SAOM), a souligné que ce guide pratique sert à réduire les inégalités dans les pays arabes face à cette maladie qui fait de plus en plus de victimes. De son côté, le docteur Bounedjar Adda, président du comité d'organisation de ce congrès, a indiqué que ce document est le fruit de 8 mois de concertation entre les différents experts arabes. Il a ajouté qu'il permet d'améliorer la qualité des pratiques professionnelles et d'aider les praticiens à élaborer et mettre en pratique les meilleures stratégies diagnostiques et thérapeutiques. D'autre part, en matière de cancer, une stratégie de prévention nutritionnelle est un enjeu de santé publique. Les conseils nutritionnels sont les mêmes que ceux dispensés pour la prévention des maladies cardio-vasculaires et les conseils habituels pour rester en bonne santé. Depuis 1990, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de manger cinq fruits et légumes par jour pour éloigner les risques de cancer. Notons enfin que plus de 1 000 experts, venus de 17 pays arabes et occidentaux, ont participé au congrès panarabe d'oncologie, dont 250 ont présenté les derniers développements de la science dans ce domaine. A. B. Barkat promet d'ouvrir neuf nouveaux centres anti-cancer avant la fin de cette année Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière promet l'ouverture de neuf nouveaux centres anti-cancer (CAC) à travers l'Algérie avant la fin de cette année. Saïd Barkat estime que la création de ces établissements spécialisés intervient dans le cadre du programme de développement et de modernisation du secteur de la santé, affirmant que la prise en charge des malades cancéreux constitue un axe majeur de ce programme. Selon le ministre, «la prise en charge des pathologies cancéreuses sera assurée, à l'échéance 2014, à travers 49 unités entre centres et services hospitaliers spécialisés». Blida : bientôt un nouveau centre anti-cancer privé Un nouveau centre de lutte contre le cancer, relevant du secteur privé, est prévu prochainement dans la wilaya de Blida. C'est ce qu'a indiqué le directeur de la santé, de la population et de la réforme hospitalière, M. El Houari Mohamed Lamine. Selon lui, «il s'agira d'une structure unique à l'échelle du continent». Ce centre, dont les travaux sont achevés, sera spécialisé dans les soins de chimiothérapie et de radiothérapie. D'après le docteur Berghel Tahar, propriétaire de cet établissement, celui-ci est doté de tout le matériel nécessaire pour une bonne prise en charge de cette pathologie, à savoir un bloc opératoire, une salle d'observation, deux salles de chimiothérapie, un magasin de stockage des médicaments ainsi qu'une salle pour la préparation des produits chimiques utilisés dans le traitement du cancer. Son ouverture devrait réduire la pression sur le centre anti-cancer du CHU Frantz Fanon de Blida, un centre à vocation régionale, qui se retrouve littéralement envahi par des cancéreux issus de plusieurs wilayas du pays.