L'échec scolaire… quelles perspectives?», tel est le thème d'une journée organisée jeudi 2 avril par l'association culturelle Tusna du village Amarat à l'école primaire Mohamed Youbi dans la commune de Barbacha. Des spécialistes ont débattu sur les causes et les conséquences de l'échec scolaire. Pour Amine Kheireddine, psychologue clinicien au niveau de l'établissement public de santé de proximité (EPSP) d'El Kseur, l'inattention, l'incapacité à acquérir des compétences de base et les problèmes perceptivo-moteurs sont autant d'éléments caractéristiques de la grande difficulté scolaire. Pour y remédier, l'orateur a insisté sur l'importance d'accompagner affectueusement l'écolier, car selon lui, «le développement psychoaffectif est indispensable pour le développement intellectuel. Les deux niveaux sont indissociables». De son côté, Abdelghani Bara, conseiller à l'orientation au lycée Lalla Fatma Nsoumer d'Amizour, a un autre avis : «en effet, les difficultés existent. Seulement, il faut aider l'intéressé à s'auto-motiver et découvrir la confiance qu'il a en lui pour qu'il puisse parvenir à dépasser les différentes difficultés qui s'imposent». Et d'ajouter : «pour apporter des solutions au problème de l'échec scolaire il faut établir un diagnostic profond. Il faut évaluer continuellement pas mal de choses pour arriver à s'ajuster aux exigences de la nouvelle réforme éducative, basée essentiellement sur l'approche par compétence». L'intervenant a, par ailleurs, appelé les parents à traiter leurs enfants avec souplesse et sagesse, et ce quelque soit le résultat scolaire obtenu, évitant surtout la maltraitance et l'humiliation. Le volet sociologique dans le débat est représenté par Souhil Nasri, diplômé en sociologie d'éducation. Ce dernier estime que l'entourage social dans lequel l'élève évolue pourrait déterminer son rendement scolaire. «Pour faire face au phénomène de l'échec scolaire, il faut investir davantage dans la relation constructive, complémentaire et équilibrée qui devra résider entre l'entourage social et le secteur de l'éducation, et ce avec notamment l'amélioration des conditions socioéconomiques de la cellule familiale», a-t-il insisté. Des intervenants parmi l'assistance ont rappelé le rôle primordial que doit jouer l'enseignant, étant le plus proche de l'élève. «Je pense qu'une partie importante de la solution de la problématique de l'échec scolaire dépend du sens professionnel de l'enseignant qui doit tisser un lien d'amour fort entre soi-même et la tâche d'enseignement qu'on qualifie des plus nobles», intervient Oulhadj Ait Abbas, un habitant du village Amarat et cadre retraité de la formation professionnelle. Par ailleurs, l'assistance, constituée principalement d'écoliers, de lycéens, d'universitaires et de parents d'élèves, a eu droit à un programme varié. Outres des numéros de magie, le verbe était au menu avec plusieurs poètes amateurs de la région, Ait Abbas Moussa Farouk, Benyahia Ibtissam, Ali Youbi et Rabah Lounissi qui ont déclamé leurs poèmes. Une pièce théâtrale a été présentée par la troupe Achellit Umarat, traitant des phénomènes extra pédagogiques, dans le domaine de la scolarité, d'aujourd'hui. Un moment de partage collectif d'un déjeuner traditionnel, à savoir Seksu Uderyis, a aussi été partagé.