Si certains ont fait de l'événement une occasion pour se distraire et faire la fête, d'autres ne se sont pas laissés entraîner dans l'ambiance trop rapidement, a fortiori quand ils ont su que cela venait d'en haut. Cet événement culturel destiné, selon ses organisateurs, à «promouvoir l'art et la culture amazighs», a suscité des avis partagés. A commencer par les plus réfractaires d'entre eux. Certaines associations, clubs scientifiques et comités des étudiants ont carrément boudé l'événement. C'est le cas du comité de résidence de Targa Ouzemmour. L'un de ses membres, Saddi Takfarinas, nous a affirmé que «le comité et la majorité des associations et clubs du campus et de la résidence de Targa Ouzemmour ont fait l'impasse sur l'événement». Motif ? Il y en a plusieurs en fait. Selon Takfarinas, primo le programme des festivités a été préparé à l'avance. «Nous n'avons été convoqués pour participer à l'événement que tardivement, ce qui nous a relégués au rang de figurants dans l'élaboration et le choix du programme, mais surtout de son contenu», se plaint-il. En parlant de contenu, Takfarinas estime que les activités «ne sont pas représentatives de notre culture». S'appuyant sur les dépliants distribués en marge des activités, l'étudiant les trouve «vidés de la dimension culturelle amazighe». Deuxio, on estime que l'événement est «folklorisé». C'est ce que pense Halim, un étudiant en architecture. «Il n'y a que du folklore dans le programme, à l'exception d'une seule conférence, c'est regrettable», déplore l'étudiant, adhérent d'un club scientifique. Des avis du même genre foisonnent. Sur ce point, il est vrai qu'hormis une conférence donnée à l'ouverture de l'événement au campus d'Aboudaw en présence des autorités de la wilaya, sous le thème de la préhistoire en Algérie, le programme concocté est à dominante folklorique. Des délégations venues de plusieurs wilayas du pays ont participé avec des activités de chant, de théâtre et de danse entre autres, mais peu avec des activités pédagogiques. Le Collectif culturel création et progrès (CCCP) et le club AAI (Amazday adelsan inelmaden), deux club très actifs à l'université, font partie des boudeurs qui ont affiché leurs positions d'une manière très tranchée. Inversement, certains étudiants sont plus conciliants. Pour les uns, «il est tout à fait normal qu'il y ait des carences dans une première édition». Même s'ils s'accordent sur le fait qu'il n'y a pas assez de conférences en aussi importante circonstance, ils estiment le programme des spectacles à la fois riche, festif et représentatif de la culture amazighe dans toute sa diversité. «C'est la première fois que j'assiste en direct à des soirées avec les Touareg et une pièce théâtrale en mozabite», dira une étudiante, membre d'une association universitaire qui a pris part à l'événement. En plus de ces activités, des sorties vers les sites historiques et naturels de Béjaïa ont été organisées.