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Il a toujours été fidèle à la cause militante
Publié dans El Watan le 18 - 04 - 2015

Comme d'habitude, les mauvaises nouvelles font très mal, surtout quand on s'y attend le moins et qu'elles viennent précipitamment vous annoncer le départ dans l'au-delà d'un de vos meilleurs amis. Déjà, la veille, un de nos anciens médersiens m'appelait pour m'informer que notre frère Ahmed Kesri a été admis en urgence à l'hôpital de Kouba dans un profond coma.
J'avoue franchement que cela m'a consterné et peiné profondément, si bien que je ne voulais pas laisser pour moi cette information, et aussitôt j'ai commencé à appeler ceux des nôtres qui se trouvaient dans mon agenda. Mais voilà que le matin, la même personne m'appelle et, avant qu'elle me dise quoi que ce soit, j'ai compris qu'il me fallait du courage pour recevoir cette terrible nouvelle qui allait me tomber sur la tête, en réalité… pour accepter une si juste et si sensible douleur.
En effet, mon frère Ahmed Kesri a quitté ce monde, après avoir livré un dernier combat inlassable – comme à son habitude – contre la maladie qui le rongeait depuis plusieurs mois.
Oui, un combat, parce que dans sa vie il n'a fait que lutter pour un monde meilleur, pour la jeunesse pour laquelle il a tout donné, pour les travailleurs pour qui il était un des premiers responsables du syndicat engagé, enfin pour une Algérie égalitaire et prospère.
Il a lutté depuis fort longtemps, et je me rappelle son dynamisme et son dévouement pour les bonnes causes, pendant que nous étions côte à côte au sein de la glorieuse JFLN et du parti du FLN, à El Asnam, aujourd'hui Chlef, une wilaya qui a tant souffert pendant la guerre de Libération nationale.
Dans sa prime jeunesse, Ahmed Kesri était mon camarade de classe au lycée franco-musulman, ce mythique établissement qu'on appelait communément la «Médersa», dans un sentiment de défi et d'orgueil à l'encontre du colonialisme qui nous oppressait et qui devait se convaincre de l'existence d'une culture ancestrale dans notre pays. Nous étions adolescents et nous réfléchissions sérieusement au destin de notre peuple.
Et là, ce lycée, consacré «nid de vipères», agressivement et carrément par les autorités françaises d'alors, abritait effectivement de jeunes militants de la cause nationale qui ont fini par écrire leurs noms sur les tablettes des martyrs du devoir sacré, celui de l'indépendance de l'Algérie. Ahmed Kesri était de ceux qui s'étaient engagés dans le travail clandestin. Et nous étions ensemble à réfléchir sur la manière agissante qui pouvait rendre notre participation plus positive et concrète.
Ainsi, en études, profitant de l'inattention du maître, ou au dortoir avant l'extinction des feux, on échafaudait des plans, beaucoup de plans, car il fallait collecter de l'argent, acheter des médicaments, distribuer des tracts et certains parmi nous devaient entreprendre des missions importantes avec les responsables du FLN.
Après le recouvrement de notre souveraineté nationale, nous nous sommes retrouvés Ahmed et moi dans la même wilaya militante où, comme à l'accoutumée, il ne cessait de déployer toutes ses forces, doublées de conviction, au service de la jeunesse d'abord et, par la suite, au service des travailleurs, en tant qu'enseignant dans le syndicat de l'Education nationale. Jeune directeur d'école, il est remarqué par les hauts dirigeants de la Centrale syndicale. Il est affecté là où il sera très rentable : la FTEC (Fédération des travailleurs de l'éducation et de la culture).
Il en sera plus tard l'un de ses grands responsables aux côtés de cheikh Bouamrane, et d'autres valeureux enseignants. Cette responsabilité, à travers laquelle il démontre toutes ses capacités et son engagement à la cause des travailleurs, le mènera droit à la Centrale syndicale pour siéger au secrétariat national de l'UGTA, aux côtés des mémorables Rabah Djermane, Oumeziane, Benikous et d'autres dirigeants charismatiques du syndicat.
Il fera deux mandats consécutifs en tant que secrétaire national chargé de l'éducation et de la formation.
Tenace et entêté dans ses obligations de cadre-militant, car fidèle à ses principes et à ses convictions, Ahmed Kesri est vite repéré par ceux de l'entourage du président Boumediène, qui le désignent dans plusieurs missions présidentielles à travers le monde. Ainsi, il fera partie des délégations officielles avec nombre de ministres et conseillers du Président, et apportera sa pierre à l'édifice de la manière la plus soutenue et la plus active.
Poursuivant son chemin dans le cadre du militantisme, et de mission en mission, il va s'essayer en 1977 au Parlement en se faisant élire, haut la main, pour sa notoriété et ses compétences dans sa circonscription de Théniet El Had.
Député, Ahmed Kesri donnera le meilleur de lui-même pendant toute la durée de son mandat… plutôt de ses mandats, parce qu'il en fera deux. Il travaillera d'arrache-pied tant au niveau de la base, avec ses électeurs, qu'au niveau de la commission des affaires étrangères de l'APN, en tant que rapporteur, où sa perspicacité ne lui laissera aucun répit, même pour des questions considérées comme mineures par d'aucuns de ses collègues.
Il se montrera pointilleux et concis, mais modéré et plein de compréhension quand il s'agit de prendre des décisions sérieuses. C'est en effet ce sérieux qui le rehaussera et le consacrera à une autre mission en dehors de nos frontières. Il sera désigné membre du Comité exécutif de l'Union interparlementaire qui siège en Suisse.
Comme il sera appelé – et ce choix n'est pas des moindres – au bureau du 4e congrès du FLN que présidait le docteur Boualem Benhamouda, pour y figurer en tant que membre, juste après la mort du président
Boumediène. Son parcours ne s'arrête pas après sa fin de mission au Parlement.
Il rebondira, par ailleurs, dans un autre secteur de l'Etat, surtout qu'il était encore jeune à l'époque. Et là, parce que nos relations fraternelles et militantes ne se sont jamais atténuées depuis les années du lycée, je me suis imposé cette noble décision, celle de le proposer au ministère de la Jeunesse et des Sports pour assurer la mission de chef de cabinet. Ainsi, nous avons œuvré ensemble, la main dans la main, et il me donnait de grands résultats, vu son expérience dans le domaine de la jeunesse et ses aptitudes dans celui de l'administration. Egalement, dans cette fonction, Ahmed Kesri a entrepris les missions les plus sûres et les plus déterminantes, hors du pays, là où je ne pouvais me déplacer, à cause du programme assez dense qui m'immobilisait à Alger.
Après le ministère et un passage obligé de «mise sur cales» – pratique que connaissent de nombreux cadres –, Ahmed Kesri est repris comme chef de cabinet du président de l'APN, Abdelkader Bensalah, puis conseiller auprès de ce dernier, une fois président du Conseil de la Nation. Depuis, il n'a cessé de déployer des efforts considérables pour promouvoir avec l'ensemble des membres et du personnel du palais Zighoud Youcef cette importante institution qu'est le Sénat.
Il restera fidèle à ses croyances et à sa mission militante jusqu'à ce 12 avril où il a rendu l'âme, chez lui, dans son pays, alors qu'il luttait, non pas pour sa survie, car il était résigné à accepter son destin, mais pour continuer son combat pour cette belle Algérie qu'il aimait tant.
Alors, si j'ose m'exprimer avec la douleur qui m'étreint pour pleurer le défunt Ahmed Kesri, ce patriote qui a donné le meilleur de lui-même, en s'engageant corps et âme dans la bataille du développement, c'est parce que je me devais de rendre ce devoir funèbre à l'ami d'enfance, que dis-je au frère de toujours, qui a produit, tout au long de sa carrière militante, tant de fierté et de si belles espérances. Ainsi, Ahmed savait, et ceux qui, parmi nous, ont cette conscience que «la mort nous fait voir le néant de toutes les grandeurs humaines», savent également que «la santé n'est qu'un nom, la vie n'est qu'un songe, la gloire n'est qu'une apparence, les grâces et les plaisirs ne sont qu'un dangereux amusement : tout est vain en nous, excepté le sincère aveu que nous faisons devant Dieu de nos vanités, et le jugement arrêté qui nous fait mépriser tout ce que nous sommes», comme le disait si bien Bossuet dans une oraison funèbre.
Vois-tu mon frère Ahmed, ta disparition qui était prescrite par ton destin, mais qui demeure cependant cruelle pour ta famille et tes compagnons d'un long parcours dans le militantisme, m'a imposé cette obligeance de replonger dans le passé et de tirer des pénombres du souvenir toute cette action à laquelle tu t'es consacré, oubliant souvent ta vie personnelle, tes besoins de tous les jours, ces besoins modestes de n'importe quel citoyen de ce pays.
Oui, car ton honnêteté, ton humilité et ta probité en toute circonstance ont marqué ton âme d'un sceau indélébile dont elle était consciemment convaincue et… reposée. N'est-ce pas qu'aujourd'hui tu peux espérer faire prévaloir, comme tous les bons croyants, tes qualités intrinsèques, au cours de ton rendez-vous avec le Seigneur ? N'es-tu pas fier d'ouvrir le registre de tes capacités, de ton aptitude, de ta disposition, de même que de ta fidélité à l'égard d'autrui et de ton pays ?
Cela dit, Ahmed, mon frère, c'est un militant attristé qui te dit en ce jour de deuil : repose en paix là où tu es. Tu as laissé des traces, beaucoup de traces, que ce soit à la jeunesse, au Parti du FLN ou à l'APN car, là où tu es passé, tu as imprimé des qualités d'homme et de responsable. Tu as laissé un nom auprès des tiens, tu as laissé ce souvenir d'une mission dignement remplie, une mission d'éducation, de formation et d'encadrement.
Je tenais à te rendre hommage ainsi, en parlant de ton passé militant, en évoquant cette période sensible des débuts de l'indépendance et les balbutiements d'une organisation politique à laquelle tu adhérais avec la fougue et la sincérité qui te caractérisaient.
Allez va, retourne en paix vers Ton Seigneur, va retrouver ces militants qui ne seront jamais oubliés, car leurs noms résonnent toujours dans nos esprits, et dis-leur que nous sommes convaincus que, toi aussi, tu as tout donné pour ton pays ! Adieu Ahmed ! Ton frère Kamel
K. B.


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