Il s'agit du projet national de séquençage du génome algérien (AGSP : Algerian genome sequencing project), réalisé sur la base d'un échantillon représentatif de la population algérienne globale. «Il s'agit bien de la version algérienne du projet de séquençage du génome humain», dira Dridi Walid, instigateur du projet. Le génome étant l'ensemble du matériel génétique d'un individu ou d'une espèce codée dans son acide désoxyribonucléique, plus communément appelé ADN. Ce projet de haute technologie a été mené par un noyau de chercheurs du CRBT, des chercheurs algériens travaillant aux Etats-Unis et en Arabie Saoudite en collaboration avec des chercheurs américains ayant participé au projet emblématique du séquençage du génome humain, finalisé, il y a douze ans, précisément le 14 avril 2013. L'ensemble s'est penché, pendant l'année 2014, sur le projet (AGSP) pour en définir les grandes lignes. A l'issue, il est programmé deux grands axes, le premier sera consacré au séquençage des génomes d'Algériens, en bonne santé, sur un échantillon représentatif issu de l'ensemble du territoire national. Le second, des échantillons de ceux qui sont malades. «Cinq mille échantillons de sujets sains, représentatifs des différentes régions du pays, seront prélevés pour concevoir une carte génétique de l'Algérien», précisera le Dr Dridi qui occupe le poste de directeur de l'unité de génétique moléculaire et génomique à l'hôpital «King Fahd» en Arabie Saoudite. Une fois que le génome algérien des personnes en bonne santé est séquencé, il deviendra une référence génétique pour la population algérienne. Chaque génome avec un phénotype de la maladie concernée pourrait alors être comparé à cette référence de base pour caractériser et identifier les mutations liées à la maladie. Plusieurs autres maladies génétiques pourront également bénéficier de ces données pour une «médecine personnalisée». Les retombées de l'AGSP La connaissance du génome algérien permettra à l'Algérie d'être un partenaire fiable au sein de quelques organisations d'importance en matière de génomique, ainsi que de lui valoir une reconnaissance au niveau international. Mais l'ultime quête demeure «celle de la résolution, à moyen terme, des problèmes de santé grâce à ce projet intersectoriel dont les retombées scientifiques se profilent comme une ressource d'informations détaillées sur la structure, l'organisation et le fonctionnement de l'ensemble des gènes de notre population». Le projet de séquençage du génome de la population algérienne(AGSP) entre dans le cadre de la vision stratégique de l'Etat en matière de santé publique, notamment celle du «Plan national Cancer 2015-2019». Le projet AGSP va aisément permettre la contribution à la réalisation des 4 sur les 8 axes du «Plan cancer», à savoir l'amélioration du dépistage, l'amélioration du diagnostic, la redynamisation du traitement et le renforcement des capacités de financement de la prise en charge. D'ailleurs, la communication du Pr Zitouni, représentant du ministère de la Santé, a été un outil de vulgarisation à cet effet. D'où l'intérêt de l'AGSP qui, selon le même conférencier, permettra une médecine personnalisée pour les Algériens. En d'autres termes, elle facilitera l'amélioration du diagnostic, du traitement et du suivi de plusieurs maladies prédominantes dans la population algérienne dont les cancers, les maladies cardio-vasculaires, hématologiques ou encore héréditaires. Pour l'équipe du CRBT, la concrétisation de ce projet intersectoriel «constituera une ressource indispensable pour contribuer d'ici à cinq ans à la résolution des problèmes majeurs de santé en Algérie. L'AGSP fournira des informations détaillées sur la structure, l'organisation et le fonctionnement de l'ensemble des gènes de notre population.»