Intervenant au cours d'une conférence internationale de deux jours organisée autour de ce projet au Centre de recherche en biotechnologie (CRBT) de Constantine à l'initiative du MESRS, Sellami, chargé du développement technologique et de l'innovation, a souligné le caractère « stratégique » de ce projet de cinq ans, considéré comme une « percée » de la médecine personnalisée en Algérie. Cette initiative, décidée par le gouvernement sur proposition de la Direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique (DRSDT), à laquelle adhèrent les ministères de la Défense nationale, de la Santé et du Travail, devrait être intégrée par d'autres départements ministériels tels que l'Education nationale et les Affaires religieuses, a indiqué le même responsable. Le Pr Sellami a indiqué à l'APS, en marge de cette conférence, que le projet du séquençage du génome de la population algérienne et dont l'Algérie est l'un des rares pays dans le monde à avoir adopté après les Etats-Unis d'Amérique, la Grande-Bretagne, la France et l'Arabie saoudite, s'inscrit dans le cadre de la politique souveraine de l'Etat et constitue l'une des actions fondamentales pour mettre en application la vision stratégique de l'Algérie en matière de santé publique, notamment celle du « plan national cancer 2015-2019 ». Figurant parmi les huit axes de ce plan, le projet AGSP permettra de contribuer dans une large mesure à l'amélioration du dépistage de certains cancers, au diagnostic de ces maladies, à la redynamisation du traitement de ces cancers et au renforcement des capacités de financement, a-t-il a précisé. Le projet, rendu possible par le travail d'une cellule de chercheurs du CRBT et d'un noyau de chercheurs algériens établis à l'étranger, en partenariat avec des spécialistes américains ayant participé au projet de séquençage humain, est programmé en deux phases principales, d'une part, le séquençage des génomes d'Algériens, en bonne santé, sur un échantillon représentatif de l'ensemble de la population et, d'autre part, le séquençage d'échantillons de personnes malades, a indiqué, de son côté, la directrice du CRBT, Halima Benbouza. Le Pr Moussa Arada, chargé d'études au ministère de la Santé, a précisé, dans son intervention, devant de nombreux chercheurs du CRBT, professeurs en médecine, hommes de sciences et universitaires, qu'avec une population en plein essor et une espérance de vie à la naissance qui est passée de 54 ans en 1970 à 77 ans en 2014, l'Algérie est confrontée à l'émergence de nouvelles maladies dites des « pays riches » avec une nouvelle transition épidémiologique. « Le nombre de personnes souffrant du cancer, de maladies cardiovasculaires, de diabète et d'hypertension artérielle a augmenté à un rythme +alarmant+ », a-t-il signalé, d'où, selon lui, le « caractère impératif » de l'identification de nouvelles stratégies de soins pour améliorer la gestion des patients souffrant de maladies complexes largement répandues sur le territoire national.