Lancée en janvier 2004, la formation des intervenants dans le réseau de prise en charge des victimes de violences a pris fin vendredi dernier à l'école paramédicale de Chettia (Chlef). Elle s'est déroulée en quatre sessions de trois jours chacune et était assurée par des spécialistes en psychiatrie et psychotrauma d'Alger et de Chlef, sous la direction des professeurs Kacha et Souki. Trente-trois personnes, essentiellement des médecins, des éducateurs et des psychologues exerçant pour la plupart dans les structures sanitaires publiques y ont pris part et ont déjà commencé leurs activités dans leurs unités respectives, selon le Dr Ahmed Bennegouch, président de l'association de psychotrauma de Chlef. Celle-ci a piloté le projet de formation avec le soutien financier de l'Union européenne (UE) par le biais de sa représentation à Alger. « Le programme était axé sur les nouvelles techniques de psychopathologie, l'orientation et la prise en charge des malades, notamment ceux présentant des troubles graves. Le personnel formé peut aussi intervenir à tout moment en cas de catastrophes naturelles et autres. Néanmoins, pour ce cas précis, l'intervention répond aux sollicitations des pouvoirs publics dans le cadre du réseau de prise en charge des victimes de toutes les formes de violences », a indiqué le président de ladite association. La concrétisation de cette opération, la première du genre lancée dans une wilaya de l'intérieur du pays, est aussi l'aboutissement, selon ses dires, des recommandations prises lors du colloque algéro-suisse organisé en 2001 à Chlef sur le même sujet. Cinq agents spécialisés de la direction de l'éducation avaient également suivi la formation de psychotrauma et seront chargés de mettre en place des cellules de dépistage au niveau de l'ensemble des établissements scolaires. Rappelons qu'une enquête effectuée par le ministère de la Santé en 2003 avait classé la wilaya de Chlef en tête des wilayas les plus touchées par les traumatismes dus à la décennie noire et à d'autres fléaux, notamment sociaux. Selon le Dr Bennegouch qui avait mené cette enquête en compagnie d'autres psychiatres et psychologues de la région, 29% des enfants examinés dans leurs établissements respectifs ont été exposés directement à des formes de violences qui nécessitent un suivi régulier et un traitement adéquat.
