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Vu à la télé : Illusion d'optique pour un naufrage collectif
Publié dans El Watan le 14 - 05 - 2015

Ne ressentez-vous pas comme une impression de malaise général autour de vous ? Une sorte de défaitisme rampant qui vous fait penser que le bateau Algérie prend l'eau de toutes parts et qu'il va inéluctablement à la dérive. L'image a déjà frappé les esprits à maintes reprises à travers les différentes crises existentielles, politiques, sociales ou économiques qui ont secoué le pays dans le passé, mais là en ce premier anniversaire du quatrième mandat de Bouteflika, le sentiment du naufrage collectif qui nous semble programmé par des experts en matière de catastrophe paraît encore plus fort, plus dramatique face aux incertitudes qui assombrissent notre avenir.
Il faut écouter aujourd'hui les Algériens, connaître leurs appréhensions, leurs peurs, saisir leurs émotions et leurs angoisses devant la précarité du lendemain pour comprendre que la situation psychologique dans laquelle nous évoluons inspire les plus grandes inquiétudes. Et dans ce type de constat qui est loin d'être surdimensionné pour alimenter le pessimisme stérile, les discours lénifiants des officiels qui s'époumonent pour démontrer le contraire servent davantage à amplifier la perspective du néant qu'à rassurer la société sur les dangers de dislocation qui la guettent.
Il n'y a donc que l'expression populaire, dans sa spontanéité et son authenticité, pour mesurer l'état de déliquescence dans lequel nous avons a été plongés malgré nous au fil des années, produit d'une gouvernance autoritariste, à sens unique, incohérente, sans stratégie ni fil conducteur, dont les effets pervers sont dévastateurs sur le développement socioéconomique, éducationnel, culturel, intellectuel, citoyen…
Quand les Algériens parlent de corruption, d'incompétence au sommet, de prédation, d'injustice et ramènent toutes ces tares à leur vécu, ils savent que leur jugement correspond à une réalité qui ne semble pas tellement préoccuper les gouvernants. Au demeurant, ils sont de plus en plus nombreux — même parmi ceux qui avaient cru naïvement aux relents démagogiques du 4e mandat — à croire que depuis la maladie du Président, l'embarcation est livrée aux quatre vents. Il y a certes un gouvernement à la barre, mais qui paraît tellement dépassé par les événements qu'il en est réduit à faire dans le rafistolage pour éviter de sombrer totalement.
Que font nos ministres et dans quelle galère se trouvent-ils ? Face aux dégradations de plus en plus visibles et criantes des secteurs productifs-clés relevant directement d'une absence de vision stratégique de développement, ils apparaissent, pour la plupart d'entre eux, notamment les présumés «ténors» considérés comme les proches du clan présidentiel avec ce privilège de mener leurs affaires comme ils l'entendent, comme des soldats perdus au milieu d'une bataille qui les submerge.
Ils auront beau s'agiter devant les micros, faire les plus belles promesses, déployer toute une offensive de charme pour vendre une marchandise qui n'existe que dans leur imagination, les effets auprès des masses populaires leur reviennent catastrophiques comme un boomerang mal domestiqué. En fait, ce sont les résultats ressentis à la base qui donnent les verdicts les plus réalistes : l'appareil économique est toujours en panne, le chômage augmente, le pouvoir d'achat s'effrite, les conditions de vie sont lamentables, le niveau culturel est désastreux, les Algériens ne connaissent pas les loisirs, ils étouffent dans une atmosphère de malvie qui incite à la désespérance. Et pour cause, pas un secteur ne marche, pas un segment dont on pourrait être fier.
On a ce sentiment intériorisé qui est largement partagé, surtout par les couches défavorisées, que tout le monde est stressé, est devenu nerveux, colérique, en proie à la déprime, que tout le monde se sente lésé de quelque chose qui lui appartient et qu'on lui refuse. Plus on avance dans le temps, et plus le malaise s'accroît. Habitué, plutôt «éduqué» à la culture du collectivisme des années du parti unique, le peuple a du mal à s'adapter au libéralisme sauvage qui creuse les inégalités.
Le décor n'est pas réjouissant, il est plutôt affolant et donne par ricochet la mesure de l'inefficacité des gouvernants : les émeutes pour le règlement des problèmes sociaux ne finissent pas d'alimenter les colonnes de la presse, les grèves dans divers secteurs sensibles de la vie active se reproduisent à des rythmes réguliers, les mécontentements populaires devenus l'unique forme d'expression et de contestation dans le pays ne trouvent pas d'échos. Bref, malgré ses richesses naturelles qui sont parmi les plus importantes du monde arabe, malgré la fiabilité de ses ressources humaines, le pays n'avance pas. Il reste dans une position figée, attendant peut-être un miracle pour se relancer. Les analystes avertis disent que ce sont ceux qui le dirigent qui l'ont bloqué, au point de le rendre presque ingérable face aux grands défis de la mondialisation.
Même si on sait que la communauté intellectuelle chez nous se fait remarquer par ses réticences souvent calculées à s'impliquer dans les mouvements de remise en cause des politiques en place, le produit de la contestation intellectuelle en tant que force de proposition n'a pas pour autant manqué pour alerter le Pouvoir sur ses dérives flagrantes qui mettent le pays en péril.
Ces politologues, sociologues, chercheurs, universitaires d'une grande lucidité d'observation, de raisonnement et d'analyse objectifs et dont le mérite est d'investir toute opportunité de débat et de réflexion pour porter les idées de progrès et de changement, n'ont eu de cesse de formuler les plus incisives critiques en direction de la nouvelle caste oligarchique qui s'est emparé des commandes, une gouvernance clanique qui s'est développée avec la vacance du pouvoir institutionnel et qui s'est rendue, par conséquent, comptable de l'incroyable situation de dépérissement collectif que nous vivons. Une page sombre de notre histoire commune qui parle plus de corruption généralisée et de prévarication que d'émancipation de la société dans ce qu'elle a de plus noble.
Les faux procès érigés pour juger les affaires de corruption, qui sont en réalité des trompe-l'œil parce que destinés aux lampistes, donnent une lecture exacte des valeurs qui sont promulguées par le haut. Le reste n'est qu'illusion d'optique alors que le bateau coule. Pourtant, même aux temps immémoriaux des années de fer où l'expression était totalement ligotée, la fameuse pièce de théâtre de Slimane Ben Aïssa Babor Ghrek nous avait déjà avertis…


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