C'est la première marche vers un fabuleux triplé blaugrana, déjà réussi en 2009 : le Barça disputera ensuite la finale de la Coupe du Roi face à l'Athletic Bilbao, le 30 mai, et surtout celle de la Ligue des champions contre la Juventus Turin le 6 juin. La menace d'une grève des joueurs espagnols ayant été écartée par la justice jeudi, place au football ce week-end en Liga, où Barcelone a l'occasion d'obtenir son premier trophée majeur depuis deux ans. Pour être champion d'Espagne dès dimanche, le club catalan (1er, 90 pts) doit réussir un résultat au moins équivalent à celui du Real Madrid (2e, 86 pts), en déplacement au même moment sur la pelouse de l'Espanyol Barcelone. Autant dire qu'une victoire assurerait le Barça du titre, sans être contraint d'attendre la réception du Deportivo La Corogne lors de la dernière journée le 23 mai. «Je veux gagner la Liga le plus tôt possible et j'espère que ce sera au Calderon», a résumé le défenseur barcelonais Gerard Piqué. Une revanche un an plus tard Le joueur catalan se souvient sans doute de ce 17 mai 2014 où, au Camp Nou, le Barça aurait pu être sacré champion s'il avait battu l'Atletico dans une «finale» du championnat. Mais malgré l'ouverture du score barcelonaise, un but de la tête de Diego Godin (1-1) avait sacré les «Colchoneros». Cette fois, l'Atletico n'est plus en course pour le titre. Et le Barça apprécierait sans doute d'être couronné sur le terrain du champion d'Espagne 2014, une revanche qui interviendrait un an plus tard jour pour jour. Attention néanmoins à tout excès d'optimisme côté blaugrana. «Nous connaissons les difficultés de chaque match, nous sommes réalistes et conscients que nous n'avons rien gagné pour le moment», a prévenu hier l'entraîneur Luis Enrique. «C'est une chose d'en arriver là, mais c'en est une autre de conquérir les trois titres». Autre motif d'inquiétude : si Lionel Messi et Neymar affichent une forme étincelante, leur troisième partenaire d'attaque, Luis Suarez, a souffert cette semaine d'un pépin aux ischio-jambiers avant de reprendre l'entraînement aujourd'hui. «Luis va relativement mieux, mais nous évaluerons son état exact demain (aujourd'hui, ndlr)», a dit Luis Enrique. L'Atletico vendra cher sa peau Ce soir, l'Atletico devrait vendre cher sa peau sur sa pelouse, où le Barça est l'une des rares équipes à avoir réussi à s'imposer cette saison (3-2 en quart retour de la Coupe du Roi en janvier). Les «Colchoneros» (3es, 77 pts) doivent encore assurer leur troisième place, directement qualificative pour la Ligue des champions, face à la menace de Valence (4e, 73 pts), opposé au Celta Vigo. C'est aussi l'occasion pour le Français Antoine Griezmann, troisième meilleur buteur de Liga (22 buts) derrière Cristiano Ronaldo (42) et Messi (40), de finir la saison en beauté après trois matches successifs sans marquer. Le Real Madrid, lui, n'a d'autre choix que de se raccrocher à un exploit de son voisin «colchonero» pour espérer un miracle lors de la dernière journée. Eliminé mercredi de la C1 par la Juventus (2-1, 1-1), le club merengue risque fort de vivre une année 2015 sans trophée, ce qui laisse anticiper une intersaison agitée. La question de l'avenir de l'entraîneur Carlo Ancelotti, fragilisé mais désireux de rester en poste, pourrait aussi dépendre du visage montré par le Real sur ces deux dernières journées de Liga, aux airs d'opération rachat vis-à-vis du public merengue. «Nous allons tout donner et continuer à nous battre pour la Liga, jusqu'à ce que mathématiquement nous soyons condamnés», a promis Ancelotti.