C'est dans la matinée d'hier que le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a procédé à la nomination de Abdelhafidh Feghouli au poste de PDG par intérim de Sonatrach, en remplacement de Mohamed Meziane. Le choix du ministre s'est porté sur le seul vice-président (sur quatre) non convoqué par la justice pour être entendu sur des affaires de passation de contrats. En réalité, la direction générale de la compagnie nationale des hydrocarbures a été décapitée, hier, puisque sur les cinq principaux dirigeants, deux sont sous mandat de dépôt et deux autres sous contrôle judiciaire. Le cinquième a été nommé, hier, pour assurer l'intérim. Abdelhafidh Feghouli est vice-président chargé de l'activité Aval depuis le mois de novembre 2004. Avant d'exercer cette responsabilité, il avait été directeur général adjoint chargé des ressources humaines et de la communication. Avant de rejoindre la direction de la Sonatrach, il avait été président-directeur général de Naftec, l'ex-filiale raffinage de Sonatrach. L'enquête entamée au plus haut niveau de l'Etat a surpris en quelque sorte tout le monde, puisque même le ministre a été obligé, dans la précipitation, de nommer un intérimaire à la veille de la signature de contrats importants avec des compagnies étrangères. L'initiateur de cette enquête a voulu frapper un grand coup, quitte à laisser Sonatrach sans direction momentanément. Quelle que soit l'issue des affaires qui ont commencé à être traitées, il n'en demeure pas moins que les mandats de dépôt prononcés et les mises sous contrôle judiciaire vont frapper les esprits. Le ministre a entamé, hier, une visite de travail à Tamanrasset, qui va durer plusieurs jours. Il sera très difficile d'obtenir des informations avant samedi ou dimanche sur les événements qui secouent la compagnie depuis hier et sur l'avenir de son management. Mais toujours est-il que la compagnie va traverser une période très délicate avec les répliques que ne manquera pas d'entraîner la décapitation d'hier.