Inscrites à l'actif de la wilaya de Sétif depuis des lustres, de nombreuses opérations ayant coûté des sommes importantes au Trésor public ne sont toujours pas clôturées. Les inspections et «menaces» de nombreux ministres qui se sont succédé à la tête du ministère des Transports et des Travaux publics n'ont en fin de compte rien changé à la situation de la pénétrante de l'autoroute Djendjen-Sétif, celle du doublement de la voie ferrée Sétif-El Gourzi (Constantine) ou encore de l'extension de l'aéroport du 8 Mai 1945. Ainsi, la promesse de Abdelghani Zaâlane, qui avait, lors de sa dernière visite, annoncé la mise en service, avant le 31 décembre 2018, d'un premier tronçon de 14 km de la partie de la wilaya de Sétif longue de 55 km, n'a pas dépassé le cadre des bonnes intentions. Mieux, les travaux qui n'auraient pas dépassé en fin d'année écoulée les 35 %, avancent à pas de tortue. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, la situation financière des entreprises en charge de ce gigantesque projet est, nous dit-on, en suspens, depuis la fin du premier semestre de l'année écoulée. Et dire que toutes les contraintes en matière de transfert des différents réseaux (eau, gaz, électricité et assainissement), ainsi que les indemnisations des citoyens expropriés, ont été levées par les autorités locales. Eu égard aux retards enregistrés, le projet, qui devrait être achevé durant 2019, ne sera pas livré à temps, au grand dam de la population des wilayas de Sétif, Jijel, Mila et des opérateurs économiques d'une grande partie de l'est et du sud-est du pays. L'amortissement d'une mirobolante enveloppe se chiffrant en milliards d'euros, engagée par les pouvoirs publics depuis 2013, est, une fois de plus, différé à une date ultérieure. La situation du projet précité n'est pas un cas isolé, puisque le doublement et la modernisation de la voie ferrée Sétif-El Gourzi, sur une distance de 118 km, prend, le moins que l'on puisse dire, un coup de vieux. Confiée à l'Agence nationale d'études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif), l'opération, lancée en 2006, n'est toujours pas achevée, 12 ans après. Le dernier ultimatum fixé par le ministre en personne pour avril 2018, puis décalé au 5 juillet de la même année, n'a pas été respecté par les chargés de ce projet qui aura coûté plus de 25 milliards de dinars (soit 2500 milliards de centimes). L'aéroport du 8 Mai 1945, dont la rentabilité n'est plus à démontrer, fait encore et toujours l'objet d'un sabotage ne disant pas son nom. L'aéroport sous-exploité En plus des nouvelles lignes qui ne pointent toujours pas le bout du nez, la «pseudo-extension» engagée par l'Entreprise de gestion des structures aéroportuaires (EGSA) fait du surplace. Avant de mettre le doigt sur ces nouveaux aménagements empêtrés dans de faux problèmes et calculs, il est important de remettre sur le tapis la question des vols qui se rétrécissent telle une peau de chagrin. Après la fermeture et la délocalisation de la rentable ligne Sétif-Marseille assurée par Air Algérie, la ligne hebdomadaire Sétif-Mulhouse d'Aigle Azur est non seulement fermée, mais transférée vers l'aéroport de Constantine, assurant désormais la destination en question avec trois vols hebdomadaires (2 pour Air Algérie, alors que l'autre est à la charge d'Aigle Azur). Interpellé sur le sujet par El Watan, le 8 mai dernier, en marge de la célébration du 73e anniversaire des massacres de Mai 1945, le ministre des Transports et des Travaux publics, Abdelghani Zaâlane, avait, ce jour-là, annoncé l'ouverture de nouvelles lignes. Malheureusement, la déclaration est restée sans suite. Paradoxalement, de nouvelles infrastructures viennent renforcer l'aéroport, ayant inauguré, jeudi 3 janvier 2019, un taxiway de 1200 m, lequel diminue la charge sur la piste et augmente les capacités d'accueil des avions. L'extension du parking avions porte le nombre des postes à 8. Ayant fait couler beaucoup d'encre des années durant, l'ILS (Instrument Landing System) est fonctionnel depuis octobre dernier. L'extension de la bande (largeur) de la piste devant mesurer 300 mètres et répondre le cas échéant aux normes, une fois l'opération achevée, fait son chemin, alors que les aménagements de l'aérogare avancent à pas de tortue. A cette allure, l'opération ne sera pas clôturée en mai prochain. Le délai de réalisation de dix mois ne sera donc pas respecté par l'entreprise, mise en demeure dernièrement par le wali de Sétif. N'ayant pas admis le fait qu'un tel projet tourne avec un effectif réduit, Nacer Maskri a exigé de l'entreprise, du maître d'ouvrage (EGSA) et du bureau d'études, le renforcement du chantier et l'accélération de la cadence, laquelle permettra à l'infrastructure d'aborder la haute saison avec de nouveaux atouts et arguments. D'autant qu'on annonce l'ouverture en avril, par Air Algérie, de la ligne Sétif-Lille et Sétif-Adrar. La programmation par la compagnie nationale d'une autre desserte Sétif-Lyon, le vendredi, va meubler l'agenda d'un établissement des plus rentables, mais sous-exploité.