Un père de famille, M. M., âgé de 33 ans, a tenté, hier à 11h, de mettre fin à ses jours par immolation devant le siège de la wilaya de Chlef. Il était muni d'un bidon de 5 litres d'essence. Au moment où il a commencé à asperger son corps, des agents de sécurité de la wilaya et des passants ont accouru et l'ont empêché de commettre l'irréparable. Mais M. M. aurait absorbé de l'essence et se trouve, depuis hier à midi, au service de réanimation de l'hôpital de Chlef. Aux dernières nouvelles, il est toujours en soins intensifs mais selon une source médicale, ses jours ne sont pas en danger. Par cet acte désespéré, au péril de sa vie, il voulait, dit-il, attirer l'attention du wali sur la dramatique situation que vit sa famille depuis plusieurs mois. En effet, cette dernière vit sous une tente après avoir perdu son habitation en préfabriqué dans un incendie survenu en avril 2009. Maâmar, le fils aîné de la famille, a lancé plusieurs SOS à travers la presse, en vain. Il s'est plaint en particulier de la précarité de leurs conditions de vie, tout comme il a dénoncé l'indifférence et la fuite en avant des responsables locaux. « Le chef de daïra et le président de l'APC de Chettia m'ont promis un recasement dans le cadre de l'attribution de 210 logements sociaux mais ils n'ont pas tenu leurs engagements. La liste d'attribution a bien été affichée au public, mais mon nom n'y figure pas », a-t-il déclaré, le corps tremblant et dégageant une forte odeur d'essence. Ce cas dramatique, qui n'est malheureusement ni le premier ni le dernier de la série noire, renseigne sur l'incurie de l'administration et la gestion chaotique du dossier des sans-logis.