Le problème du logement se pose avec acuité et cette famille de Chlef était prête à s'immoler pour protester contre « l'injustice ». La sûreté de wilaya a ouvert une enquête pour faire la lumière sur les circonstances de la tentative de suicide par immolation d'une famille de trois personnes, jeudi dernier, à l'intérieur du siège de l'APC de Chlef, pour protester contre la démolition de leur construction par les services de la commune. C'est ce que l'on nous a indiqué, jeudi, au service de la communication et des relations publiques de cette institution, ajoutant que les résultats de l'enquête seront communiqués incessamment. Le responsable s'est abstenu de toute déclaration quant aux informations faisant état de l'utilisation d'un pistolet électrique Taser par un des policiers intervenus pour maîtriser le père afin d'éviter le drame. Les circonstances dans lesquelles a eu lieu la tentative de suicide par le feu d'une famille de trois personnes restent donc floues, et seule l'enquête en cours permettra de déterminer l'origine exacte de l'incendie ayant brûlé les trois membres de la famille qui étaient aspergés d'essence. Des témoins affirment avoir vu le père menacer de mettre le feu avec son briquet, au moment où des employés de la commune tentaient de l'en dissuader. A signaler que les trois victimes ont été transférées le jour-même dans des établissements spécialisés à Alger, avons-nous appris à l'hôpital de Chlef où les victimes avaient été évacuées en urgence dans la matinée de jeudi. Le couple est hospitalisé à Douéra, tandis que leur fillette (3 ans) a été admise au centre des brûlés pour enfants à Alger-Centre. Les trois membres de la famille, comme rapporté dans notre édition d'hier, souffrent de brûlures du deuxième degré sur différentes parties du corps et, aux dernières nouvelles, leurs jours ne seraient pas en danger. Selon des témoignages concordants, le pire a été évité grâce à l'intervention d'agents de l'APC qui se sont jetés sur les victimes pour les extraire des flammes et certains d'entre eux ont d'ailleurs été brûlés aux mains après cette action. D'après les mêmes sources, le père, accompagné de son épouse et de leur enfant, s'est présenté devant le bureau du P/APC suite à la démolition, la veille, de sa construction à Haï Cheraït, 5 km au nord de la ville de Chlef. Il a protesté contre cette décision, au motif qu'il n'a pas pu bénéficier de logement et qu'il a dû construire ce logis pour abriter sa famille. De son côté, le P/APC a tenu à préciser qu'il « était en réunion au siège de la daïra au moment des faits et qu'il n'a jamais refusé de recevoir le plaignant ». Et de souligner encore que « celui-ci avait érigé une construction illicite de 4 m2 sur un terrain destiné à un projet public et qu'il n'a jamais occupé ce taudis, comme l'atteste le PV de l'huissier de justice, car il habitait chez son père qui n'a pas d'autres enfants à charge ».