Au troisième jour de la Coupe d'Afrique des nations (CAN 2010), la population angolaise affiche toujours peu d'engouement pour les différentes rencontres. A l'exception du match d'ouverture qui a opposé le pays organisateur au Mali où le somptueux stade National du 11 Novembre avait affiché complet, les autres matches se sont déroulés devant des gradins pratiquement vides. C'est vrai que cela est un problème qui revient à chaque édition où seuls les matches du pays organisateur affichent complet, mais, cette fois, c'est encore pire. Et pourtant, il y a de la qualité à voir avec Egypte - Nigeria et Côte d'Ivoire - Burkina Faso, agrémentés par la présence de stars mondiales qui valent bien le déplacement. Les Angolais, plutôt préoccupés par leur dur quotidien, préfèrent économiser de l'argent. Le manque de moyens de transport et la cherté des billets d'entrée au stade ont dissuadé la majorité dont le revenu journalier est bien en-deçà de ce qu'on peut imaginer. Jean-Claude, un fervent supporter des Palancas Negras, nous a fait cet aveu : « Ici, en Angola, la vie est chère. Ce n'est pas tout le monde qui peut se permettre d'aller au stade, aussi bien pour assurer le déplacement que pour l'achat de billet. » En effet, pour faire le déplacement du centre-ville au stade, distant de 30 km, dans un mini-bus de 10 places au maximum, cela coûterait 100 dollars, en plus du billet d'entrée qui varie entre 3 et 7 dollars en fonction des tribunes. Notre interlocuteur ajoute : « Il y a beaucoup de personnes qui gagnent (par jour) moins que le tarif du billet d'entrée au stade. Ils préfèrent travailler pour gagner leur vie. Moi, j'aimerais bien voir toutes ces stars présentes ici, mais je ne peux pas. Je vais juste faire l'effort pour assister uniquement aux matches de mon pays. » Gageons seulement que les prochains matches se dérouleront devant une assistance plus nombreuse.