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Son œuvre est inépuisable dans ses lectures
Publié dans El Watan le 29 - 05 - 2015

– Pourquoi avoir consacré tout un livre à Yamina Mechakra ?
Son œuvre romanesque est forte et d'une puissance d'écriture telle qu'elle est, à mon avis, inépuisable dans ses lectures. La «brièveté esthétique» qui la caractérise, le tissage des mots, leur finesse, leur condensation sont, pour tout critique, une source intarissable d'analyse. Via ce livre Yamina Mechakra : Entretiens et lectures, je restitue la parole de Yamina et j'analyse, modestement, ses écrits en mettant en parallèle son métier de psychiatre spécialisée dans les bouffées délirantes et son écriture nerveuse et prenante.
– D'où vous est venue l'idée d'écrire ce livre et à quand remonte-t-elle ?
Le projet d'écrire un essai sur son œuvre est né en 1998, après la mort de Kateb Yacine, surtout que Yamina se qualifiait de «Kateb-Femme». De 1998 à 2002, j'allais souvent chez elle, à Drid Hocine, pour des entretiens libres enregistrés, des discussions autour de ses manuscrits, nombreux, qu'elle avait précieusement gardés. Mais l'idée en elle-même est née il y a longtemps, à la reparution du quotidien Alger Républicain en 1991 dans lequel j'avais écrit un article sur La Grotte éclatée et grâce auquel j'ai eu un contact avec Yamina.
– Yamina vous a affirmé qu'elle avait égaré, entre autres, son roman La bourgeoise constantinoise. N'avait-elle pas raconté comment ?
Elle a égaré nombre de feuillets de ses manuscrits ; elle a même déchiré une vingtaine de pages de son cahier-journal tenu sur ses cahiers d'écoliers dès l'âge de 6 ans. Son rapport à l'écriture est instantané, il ne participe pas d'un projet mûrement réfléchi ; ce qui confère à son œuvre toute sa fraîcheur et son instantanéité, car elle surgit de ses entrailles. Il est vrai qu'elle a perdu ce roman La bourgeoise constantinoise, mais elle en a conservé tout de même quelques feuillets. Elle a écrit ce roman durant ses années de lycéenne à Constantine. «J'écris et je perds. Je n'ai pas la chance de Kateb Yacine qui avait sa biographe, Jacqueline Arnaud», m'a-t-elle confié. Pour rassembler ses écrits, il faut aller les chercher à Meskiana, Paris et Venise.
– Elle vous a aussi confié qu'elle travaillait sur la décennie noire. Avez-vous eu plus de détails sur ce qu'elle préparait ?
C'est une analyse de psychiatre qu'elle fait sur les dessins d'enfants victimes du terrorisme qu'elle a écoutés dans différentes structures d'accueil du pays dans les années quatre-vingt-dix où elle avait exercé en tant que psychiatre (1990). Dans ce travail, elle pensait intégrer également le drame des enfants nés sous X qu'elle a reçus avec leurs mamans adolescentes victimes le plus souvent de viol au sein de leur famille.
Yamina Mechakra connaît mieux que quiconque les tragédies de l'enfance algérienne à différentes époques de l'histoire contemporaine de l'Algérie : les orphelins de la guerre de Libération, les orphelins des viols et de la décennie noire. Cette enfance traumatisée est en fait le personnage, l'actant principal de ses deux romans.
– Comment s'est faite la collaboration avec la famille de Yamina ?
Je tiens à remercier vivement la famille Mechakra. En particulier les deux sœurs de Yamina, Khedidja et Keltoum. D'abord Khedidja qui a retrouvé en 2013 les cassettes audio de l'entretien que j'avais laissées à Yamina en 1999, car elle voulait les réécouter et, depuis, restées chez elle. Sans Khedidja, l'entretien se serait égaré comme les feuillets de l'auteure. Puis, Keltoum, épouse Martini, qui a bien voulu répondre à un questionnaire sur des éléments biographiques de Yamina. Elles ont relu toutes les deux, avant publication, la partie biographique de l'ouvrage.
– Avez-vous encore en votre possession d'autres entretiens que vous n'avez pas exploités ?
Oui, c'est pourquoi «Entretiens» est mis au pluriel dans le titre. C'est une série d'entretiens sur 4 cassettes audio de 90 minutes recto-verso. Je n'en ai livré qu'une partie composée de trois fragments : son enfance, ses années studieuses à Constantine, et sa rencontre avec Kateb Yacine grâce au manuscrit de La grotte éclatée qu'elle a écrit à 19 ans au pensionnat des sœurs blanches de Kouba (Alger). D'autres parties inédites des entretiens portent sur la relation entre psychiatrie et littérature, notamment la psychocritique ainsi que sur le concept de l'identité en période de guerres et de traumatismes.
– Un deuxième volet de Yamina Mechakra, entretiens et lectures peut-il voir le jour prochainement ?
Pourquoi pas ! Les deux pluriels du titre en valent la peine, non ? Ce deuxième volet dont vous parlez serait alors accompagné, et je le souhaite vivement, d'un inédit de Yamina. Dans la forme et l'esprit de Mouloud Mammeri. Entretiens avec Tahar Djaout. Suivi d'un inédit La Cité du soleil paru aux éditions Laphomic en1987


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