Le Panorama du cinéma algérien, né à Nîmes en 2007, est devenu, trois ans plus tard, une véritable institution. Il s'inscrit, en effet, dans la durée et s'étend géographiquement sur cinq départements. Après le Gard et l'Hérault, c'est l'Aude, les Pyrénées-Orientales et la Lozère qui ont rejoint cette grande aventure cinématographique qui s'étendra du 19 janvier au 3 mars 2010. Pour pérenniser cette manifestation, « Regards sur le cinéma algérien » est devenu une association soutenue par « Identités et partage » le MRAP et le collectif Francophonissimo. Cette nouvelle édition offrira une programmation plus alléchante avec, en prime, la projection en avant-première internationale du film de Ali Mouzaoui consacré au grand écrivain algérien Mouloud Feraoun. Ce portrait de 55 minutes retrace la vie et l'œuvre de ce grand homme, assassiné par l'OAS en mars 1962. Ce documentaire est basé sur des reconstitutions d'époque, des documents iconographiques inédits et des archives filmiques. La découverte de l'univers feraounien permettra aux jeunes d'aller à la rencontre d'une histoire et d'une époque que la mémoire française semble négliger. Dans la catégorie des longs métrages, figurera l'incontournable Harragas de Merzak Allouache qui coïncidera avec sa sortie sur les écrans français. Le public, qui a vu le film lors du festival Cinémed, a émis le vœu de voir cette fois-ci la version originale. La version française a, en effet, un peu dénaturé l'âme du film lors de sa première projection ici à Montpellier. Deux autres longs métrages de la cuvée 2009 seront du voyage. Il s'agit d'abord de La Placette. film revenant sur ce qui s'apparente à une folie urbaine en Algérie avec la suppression des placettes, espaces et aires de jeu, les livrant à la spéculation immobilière ou à des projets fantaisistes qui nuisent au paysage et au bien-être des citadins. Ensuite, Le voyage à Alger, d'Abdelkrim Bahloul, retrace le combat d'une veuve, rescapée de la guerre de libération, pour ne pas être expulsée de sa maison. Parmi les documentaires programmés, on retiendra H'nifa, une vie brûlée, de Ramdane Iftini, consacré à la grande figure de la chanson kabyle et Frantz Fanon, mémoire d'asile de Abdenour Zahzah. Le panorama ne peut être exhaustif sans les courts métrages de fiction qui sont de véritables écoles d'apprentissage et des laboratoires où les futurs cinéastes font leurs armes. Les baies d'Alger de Hassen Ferhani devient le classique incontournable de la manifestation avec Ils se sont tus de Khaled Ben Aïssa et Houria de Mohamed Yargui. Les organisateurs ont fait des efforts pour favoriser la rencontre entre le public et les différents intervenants qui permettent à ce cinéma de se régénérer. L'association « Regards sur le cinéma algérien » aide aussi à la diffusion dans toute la France des films algériens.