Quelque 620 ouvriers manutentionnaires journaliers du port d'Alger sont dans le désarroi ! Ils protestent contre leur situation précaire, car ils ne travaillent plus depuis plus de trois mois et ne peuvent subvenir aux besoins de leurs familles. En grève depuis plus d'une semaine à l'intérieur de l'enceinte portuaire, ces ouvriers ne savent plus à quel saint se vouer. « Personne ne veut nous écouter. Qu'allons-nous faire ? Prendre une pirogue et aller en Europe ! », ironise un de ces dockers, désabusé. Le collectif des travailleurs tente depuis quelques jours d'attirer l'attention des plus hautes autorités en organisant notamment une manifestation devant le ministère des Transports. Mais c'est toujours la sourde oreille. Leurs revendications consistent en la régularisation de leur situation précaire qui perdure depuis 7 ans. « Certains parmi nous travaillent comme journaliers depuis 14 ans », souligne un autre ouvrier, proche de la soixantaine, qui demande un contrat de travail plus rassurant quant à son avenir professionnel. « En 2008, on nous a promis de régulariser notre situation. Depuis, rien n'a été fait. Au contraire, notre situation s'est aggravée avec la dernière mesure interdisant les produits non conteneurisés au port d'Alger. On ne sollicite plus nos services ! », dénonce un employé. Un groupe de travail a été mis en place en 2008 pour trouver une solution au problème posé par ces travailleurs. Celui-ci a abouti à quelques recommandations, dont la mise en place d'un réel plan de recrutement annuel et pluriannuel en vue d'arriver à la régularisation des ouvriers journaliers et à la suppression définitive de ce corps. Cela en recourant à cette main-d'œuvre pour le remplacement des départs à la retraite et répondre aux nouveaux besoins en personnel qualifié dans la filière manutention. Le groupe de travail a recommandé également aux autorités portuaires de ne plus faire appel à de nouveaux journaliers. « Mais cette année, plus de 250 nouveaux journaliers ont été embauchés et aucun ouvrier n'a vu sa situation régularisée, malgré les nombreux départs à la retraite », dénonce un membre du collectif des travailleurs, dont le seul souhait est de pouvoir gagner leur pain dignement. « Nous avons, au fil des années, accumulé un savoir-faire qui ne pourrait qu'être bénéfique à l'entreprise portuaire », lâche un protestataire, qui ne comprend pas pourquoi les autres ports du pays ont vite régularisé les journaliers ! Face à la sourde oreille des autorités concernées, ces ouvriers interpellent le premier magistrat du pays afin qu'il mette un terme à leur marasme. En attendant, ils prennent leur mal en patience.