La crise du logement a incité les résidants à occuper ces espaces après avoir occupé des cagibis. L'explosion de gaz à la cité Chevalier de Oued Koriche a révélé une situation longtemps négligée : des constructions sont érigées sur les terrasses des immeubles. Faites de bric et de broc, souvent de tôles, ces habitations sont aménagées dans les buanderies des terrasses par les occupants des immeubles. La crise du logement a incité les résidants à occuper ces espaces après avoir occupé des cagibis infects. Les voisins de ces personnes encombrantes s'y font et préfèrent ne pas dénoncer ces pratiques puisqu'« un jour où l'autre, ils peuvent eux-mêmes avoir à y recourir ». Qui doit alors intervenir pour interdire ces pratiques et trouver des solutions aux occupants ? L'APC, les services de l'OPGI ou un quelconque autre service ? « Les autorités locales, qui ne peuvent pas octroyer de logements aux nombreux demandeurs, préfèrent ne pas intervenir. L'OPGI a fini, après la cession de ses biens, par ne plus s'intéresser à un parc immobilier qui se dégrade de jour en jour. Il a fallu à l'APC d'Alger-Centre, pourtant plus à l'aise financièrement, plusieurs années pour reloger les occupants des caves, mais il en existera pourtant toujours », soutient un résidant de Trolard, stupéfait par l'accident de gaz qui a fait plusieurs morts et des dizaines de blessées parmi les occupants des « baraquements suspendus » de Oued Koriche « où il travaille ». « La période de crise qu'a connue le pays et le flottement des responsabilités durant la décennie 1990 ont facilité l'apparition de ces baraquements », assure-t-on à l'APC de Bab El Oued. Cette commune où furent construits plusieurs grands ensembles à la faveur du « plan de Constantine », lancé par le général de Gaulle, au plus fort de la guerre de libération, connaît cette situation. Les communes d'Alger-Centre, de Sidi M'hamed, de Belouizdad et généralement toutes les communes de l'intra-muros sont tout aussi concernées. « Aux HLM de la place du 1er Mai, il est possible de voir, en se plaçant à la place El Mokrani, des baraquements construits à la hâte par les résidants des Groupes désespérés de voir l'APC leur octroyer un logement décent », s'indigne un résidant de la rue des Libérés. Ces situations ne sont pas sans graves conséquences sur les occupants : un incident intervient, et c'est toute la structure de l'immeuble qui est touchée. Le wali d'Alger a instruit pourtant ses services pour interdire l'occupation des terrasses et la pose de citernes, sans pour autant empêcher réellement les personnes de construire des baraquements, assure-t-on au niveau des services techniques des APC. Un recensement effectué par l'APC de Bab El Oued, en 2008, fait ressortir que « près de400 familles occupent les terrasses des immeubles ». « Les occupants de ces espaces se sont présentés à l'APC pour être portés sur le registre de recensement placé au niveau de l'APC », nous a-t-on affirmé lors d'un précédent reportage. D'autres indiscrétions parlent d'un millier de résidants. A l'APC de Bab El Oued, il nous a été affirmé que les bidonvilles « normalisés » ne sont pas de la proportion remarquée partout ailleurs. Qu'en est-il des bidonvilles perchés ?