Le nombre d'immeubles considérés comme vétustes dans la capitale dépasse les 22 000 unités réparties sur différents quartiers », nous informent des sources proches de la wilaya d'Alger. Il s'agit d'un chiffre inquiétant, notamment lorsqu'on sait que le nombre global des immeubles existant sur le territoire de la capitale dépasse les 100 000. Les immeubles vétustes représentent, entre autres, plus de 20% de l'ensemble des bâtiments construits à Alger. Les vieux bâtiments en question ont été bâtis durant l'époque coloniale et dépassent pour un bon nombre d'entre eux 100 ans d'âge et n'ont presque jamais fait l'objet de travaux de restauration. Les quartiers de la capitale, qui compte le nombre le plus élevé d'immeubles en état de délabrement avancé, sont, sans nul doute, ceux de Belouizdad et de Oued Koriche. Si le premier quartier compte au moins 300 immeubles menaçant effondrement, le second ne compte que quelques constructions réellement acceptables. Mis à part l'âge des immeubles et les séismes à répétition, les habitations de la commune de Oued Koriche ont, semble-t-il, subi un vieillissement accéléré en raison de leur proximité de la célèbre carrière Jobert. L'utilisation de la dynamite, pendant plusieurs années, dans ce chantier, a achevé de rendre les constructions voisines encore plus vulnérables. La Casbah, qui représente un cas spécial par rapport à l'âge des constructions qui s'y trouvent, n'en est pas moins un « cas risqué ». Célèbre pour ses habitations remontant à l'époque ottomane, la vieille cité est également célèbre par le nombre d'effondrements qui s'y produisent depuis quelques années. La Casbah devait, à ce titre, faire l'objet du même intérêt censé être porté aux 22 000 immeubles vétustes que compte la première ville du pays. Il est important d'attirer l'attention sur le fait que les immeubles vétustes, qui par définition sont supposés être évacués, relativement courts peuvent aggraver la crise du logement que connaît le pays. Une forte demande est à attendre, en effet, de la part des occupants des immeubles vétustes et pas seulement dans le cadre de l'éclatement familial. Pour les autorités, la tâche est d'autant plus ardue qu'elles devront achever les programmes de construction de logements déjà arrêtés à côté, bien évidemment, de la réalisation de nouveaux immeubles. Immeubles devant remplacer les milliers de constructions menaçant à des degrés différents de s'effondrer.