Dans le cadre d'un processus de renouvellement des institutions palestiniennes, qualifiées de «vieillissantes», le président Mahmoud Abbas, président aussi du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), ainsi que 9 autres membres de cette instance dirigeante de l'unique et légitime représentant du peuple palestinien ont présenté leur démission. Une information confirmée par l'agence de presse palestinienne officielle Wafa. Le président de l'Autorité palestinienne a déclaré, dimanche depuis Ramallah, en Cisjordanie occupée, : «Le comité exécutif de l'OLP (CE-OLP) est le gouvernement de l'Etat de Palestine et représente l'ensemble du peuple palestinien à l'intérieur et à l'extérieur des territoires palestiniens. Nous avons besoin de réactiver le comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine, pour cela j'ai présenté ma démission et celle de 9 ou 10 autres membres.» Le Conseil national palestinien (Parlement de l'OLP) qui aura pour mission d'élire le nouveau comité exécutif tiendra une session dans un délai d'un mois, selon Mahmoud Abbas. La dernière réunion du Conseil national palestinien s'est tenue à Ghaza, en 1996, après la signature des Accords d'Oslo. Des sources palestiniennes ont déclaré, à des agences de presse locales, que le président Mahmoud Abbas refuse de se représenter pour une nouvelle candidature dans le nouveau comité exécutif de l'OLP, mais la direction palestinienne et le mouvement Fatah font d'énormes pressions pour le faire changer d'avis. En cas de non-candidature du président palestinien, le secrétaire général du comité exécutif de l'OLP en poste, Saeb Erekat, membre du comité central du Fatah, est le plus proche de sa présidence. La décision de la direction palestinienne d'élire un nouveau comité exécutif de l'OLP a provoqué des réactions négatives, surtout de la part du grand rival du mouvement Fatah, en l'occurrence le mouvement Hamas, qui accuse le président Abbas de vouloir éliminer tous ses opposants dans cette haute instance palestinienne. Il l'accuse aussi de vouloir renforcer la division en évitant de réunir le cadre dirigeant provisoire de l'OLP, composé du CE-OLP, plus des dirigeants des factions qui ne font pas partie de l'OLP, comme les mouvements Hamas et Djihad islamique. Le cadre dirigeant provisoire visait à développer les institutions de l'OLP. Sa mise en place a été décidée par l'ensemble des factions palestiniennes, réunies au Caire en 2005. Le putsch armé du Hamas en 2007 et son contrôle de la bande de Ghaza ont mis ce projet aux oubliettes. Le mouvement Hamas a dit aussi, dans un communiqué publié dimanche dans la soirée, qu'il «étudie les choix de sa disposition pour faire face à la politique d'accaparation individuelle des décisions politiques» de Mahmoud Abbas. Mahmoud Abbas et le mouvement Fatah accusent pour leur part le Hamas de négociations secrètes avec Israël pour une longue trêve au prix d'une levée du blocus et d'un port maritime, pour créer son propre émirat dans la bande de Ghaza. Des observateurs expliquent la décision de Mahmoud Abbas et de la direction palestinienne par une volonté de consolider les institutions de l'OLP, en l'absence de tout processus de paix avec Israël, d'une division interne difficile à combler dans la situation actuelle et d'une totale indifférence de la communauté internationale, à sa tête la direction américaine vis-à-vis de la cause palestinienne, qui ne représente plus une priorité.