La facture des importations algériennes des produits alimentaires s'élevait à 5,8 milliards de dollars en 2009, contre 7,8 milliards de dollars en 2008, soit une baisse de 25,64%, rapporte APS, citant des statistiques fournies par le Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS). Cette baisse s'avère en fin de compte illusoire comparativement aux années précédentes, période durant laquelle la dépendance alimentaire de l'Algérie s'est aggravée. Sa facture était de 4,82 milliards de dollars en 2007, contre 3,8 milliards en 2006. Cela exprime la faiblesse presque chronique du secteur agricole, malgré une récolte record en 2008 quant à ses capacités à atténuer la dépendance alimentaire du pays vis-à-vis des marchés internationaux. Le secteur de l'agriculture, parent pauvre du gouvernement, ne bénéficie que de 2% du budget de l'Etat, bien qu'il soit le deuxième secteur après celui des hydrocarbures. Par produit, les importations des sucres et sucreries sont passées de 439,15 millions de dollars en 2008 à 568,99 millions de dollars, soit une augmentation de 29,57%, ajoute la même source. Idem pour les viandes qui, avec 172,21 millions de dollars, ont connu une légère hausse de 0,71%. Les autres produits ont enregistré par contre une baisse sensible. C'est ainsi que la facture des importations des céréales, des semoules et de la farine s'élevait à 2,34 milliards de dollars en 2009, contre 4,05 milliards de dollars en 2008, soit une baisse de 42,35%. La facture des laits et produits laitiers importés s'est établie à 862,76 millions de dollars en 2009, contre 1,28 milliard de dollars en 2008, soit une baisse de 32,9%. Même topo pour les importations des légumes secs qui ont atteint 256,26 millions de dollars, contre 299,81 millions de dollars, soit une baisse de 14,53%. Quant à la facture du café et du thé, le montant est passé de 329,2 millions de dollars à 259,5 millions de dollars, soit une baisse de 21,17%, précise le Cnis. En outre, la facture des importations des produits de consommation non alimentaire a connu des baisses, notamment les médicaments qui ont connu une réduction de 6,53%, passant de 1,86 milliard de dollars en 2008 à 1,74 milliard en 2009. Cette tendance baissière a également touché les importations des véhicules de tourisme avec 2,05 milliards de dollars en 2009, contre 1,524 milliard de dollars l'année dernière, soit une réduction de 25,56%. L'Algérie a pris en juillet 2009 une série de mesures visant à réduire la facture d'importation, dont l'interdiction de tout crédit à la consommation, notamment l'achat de voitures. Par ailleurs, les exportations algériennes ont atteint un montant de 43,68 milliards de dollars en 2009, en baisse de 44,9%. Ceci, alors que la valeur des importations était de 39,10 milliards de dollars, soit une baisse de 0,9%. En conséquence, l'excédent de la balance commerciale a lourdement chuté en passant de 39,81 milliards de dollars en 2008 à seulement 4,5 milliards de dollars en 2009, confirmant ainsi la dépendance dangereuse de l'économie algérienne des seules rentrées pétrolières. D'ailleurs, le taux de couverture des importations par les exportations est de 112%, selon le CNIS.