Même si le secteur passe par une période difficile, il existe tout de même des bourgeons qui fleurissent ici et là pour prouver que la confection algérienne a encore de l'avenir. L'un de ces bourgeons qui commence à éclater et à montrer ses premières fleurs est Howards, une nouvelle marque d'habillement masculin spécialisée dans le vêtement de luxe. Il s'agit bien du vêtement de luxe, d'une qualité supérieure et destiné à une clientèle très sélect. C'est pour dire que l'impossible n'est pas non plus algérien, puisqu'il suffit d'y mettre les moyens nécessaires et laisser s'exprimer les compétences algériennes pour ôter le défaitisme dans lequel nous nous complaisons et pour que tout devienne possible. Lounis Bouzert, responsable du groupe Snaar, a eu l'idée de lancer une filiale confection et chaussures qu'il baptisera d'un nom sonnant l'élégance à l'anglaise (Howards) et qui est destinée à faciliter la commercialisation de ses produits à l'étranger. Détenant depuis mai 2009, une boutique à la cité Chaâbani à Hydra, Howards promet de se faire connaître en Europe à travers l'ouverture prochaine de magasins dans des villes occidentales, en l'occurrence Frankfurt en Allemagne, Bruxelles en Belgique et Londres en Angleterre. C'est dire que ce producteur national ne lésine pas sur les moyens pour donner ses lettres de noblesse au secteur du textile algérien en ces temps où il est très difficile de faire face aux productions turque et chinoise. Dans une présentation presse, au niveau de la boutique Chaâbani, nous apprenons que les tissus utilisés par Howards sont fournis par les très célèbres marques italiennes Reda et Albini ainsi que par le prestigieux fournisseur anglais David et John Anderson. Ce dernier dont le label existe depuis 1822 a bâti sa réputation sur la finesse du coton qu'il utilise. Howards, issu du savoir-faire algérien en matière de confection, se base aussi sur une matière première irréprochable. « C'est une confection 100% algérienne, puisque nous avons notre propre atelier de confection où nous fabriquons costumes, chemises, cravates et chaussures de qualité supérieure », explique Lounis Bouzert en notant que les produits Howards n'ont rien à envier à ceux fabriqués en Europe. « Nous utilisons les mêmes tissus, nous suivons la tendance et les collections de chaque année, nous sommes à la page et nos produits sont très appréciés. Nos clients ne trouvent d'ailleurs pas de différence entre les produits fabriqués chez nous et ceux achetés auprès des fabricants Reda ou Albini », indique encore le patron d'Howards qui voit grand et y met l'énergie nécessaire. Khiar Mouhoub, spécialiste du textile indique que les costumes sont fabriqués à partir du tissu de laine vierge très fine, la meilleure existant sur le marché international et destinée à une clientèle prestigieuse. Quant aux chemises, c'est le pur coton de Giza traité par Anderson qui est employé spécialement pour les vêtements de luxe, ce qui donne un tissu des plus fins et agréable au toucher. « C'est le même tissu qui est utilisé pour la fabrication des fameux qamis des émirs du Golfe, ou des chemises des hommes politiques étrangers », indique-t-il en notant que les cravates sont 100% soie. Quant aux chaussures, Howards utilise aussi du pur cuir et fait appel aux services d'un designer italien pour confectionner les modèles. « Nous payons 600 euros l'idée d'un modèle que nous fabriquons par la suite », souligne Lounis Bouzert. Ne se limitant pas à la confection, beaucoup de projets seront lancés dans le courant de l'année 2010 pour donner à la marque Howards toute sa mesure. « Nous comptons lancer la gamme féminine mais aussi la fabrication de polos type Lacoste », indique M. Bouzert qui prévoit par ailleurs de fabriquer le tissu localement à l'avenir.