Le n°1 mondial, Novak Djokovic, et son dauphin, Roger Federer, s'affrontent aujourd'hui dans une finale de l'US Open qui s'annonce explosive et spectaculaire. L'enjeu dépasse la simple conquête d'un titre de grand chelem : Djokovic veut affirmer sa domination sur le tennis mondial et Federer mettre fin à trois années d'insuccès dans les grands rendez-vous. Bilan de l'année 2015 : avantage Djokovic. A 28 ans, le Serbe réalise la meilleure saison de sa carrière après son incroyable cuvée 2011 : depuis janvier, il a disputé 12 tournois et s'est hissé à 11 reprises en finale. Son plus mauvais résultat ? Une quart de finale début janvier à Doha. Depuis, il a collectionné six titres (Open d'Australie, Indian Wells, Miami, Monte-Carlo, Rome, Wimbledon) en battant à trois reprises un certain Roger Federer. Mieux encore, pour la première fois de sa carrière, il aura disputé les finales de quatre principaux rendez-vous de l'année. Federer, lui, a ajouté cinq titres à son palmarès (Brisbane, Dubaï, Halle, Istanbul, Cincinnati), mais il n'a pas dépassé le 3e tour de l'Open d'Australie, a chuté en quart à Roland-Garros et a subi la loi de «Djoko» en finale à Wimbledon. Bilan de la tournée nord-américaine : avantage Federer L'ancien n°1 mondial n'a disputé qu'un seul tournoi avant l'US Open, le Master 1000 de Cincinnati, mais il y a fait une forte impression, à l'image de sa finale remportée en deux sets 7-6, 6-3 face à Djokovic. Après sa défaite contre le Serbe en finale dans son «jardin» de Wimbledon, où il a collectionné sept titres, le Suisse a complètement coupé avec le tennis pendant quelques jours et s'est astreint à un bloc de préparation physique en vue de l'US Open. Résultat à «Cincy», il est arrivé très affûté, incroyablement serein et même rajeuni à l'image de cet insolent «retour laser» qui surprend et agace ses adversaires. Dans la foulée de sa démonstration à Cincinnati, où il n'a pas perdu le moindre set, il a enchaîné six victoires éclair à Flushing Meadows.
Forme : avantage Federer Le compliment vient du joueur qui le connaît sans doute le mieux sur le circuit, son compatriote Stan Wawrinka. «Il est proche de son meilleur niveau jamais atteint (…). Il sert bien, il se déplace vite, il lit le jeu de son adversaire très bien, il est très agressif», énumère le n°5 mondial, qui n'a pas existé en demi-finale vendredi (6-4, 6-3, 6-1). Avec la construction en cours du toit rétractable, qui sera opérationnel sur le Arthur Ashe Stadium en 2016, les conditions favorisent aussi Federer : «Le Central ici est un peu similaire à Cincinnati (tournoi que Federer a remporté à sept reprises), en particulier en ‘‘night session'', ça fuse un peu», note Wawrinka.
État d'esprit : match nul Djokovic a su réagir en juin après son échec en finale à Roland-Garros, le seul tournoi majeur qui se refuse encore à lui : il s'est imposé sur le gazon londonien. Ses défaites coup sur coup à Montréal (face à Andy Murray) et Cincinnati (face à Federer) l'ont remonté comme une horloge. «Je suis venu ici pour mener à bien une mission», a-t-il prévenu après sa démonstration contre le tenant du titre, le Croate Marin Cilic (6-0, 6-1, 6-2). Après avoir dominé l'US Open sans partage de 2004 à 2008, Federer va disputer à «Flushing» sa première finale depuis 2009 : le public new-yorkais sera tout acquis à sa cause. «Ce que j'aime dans notre rivalité, c'est que ni l'un ni l'autre, nous n'avons besoin d'adapter notre jeu à celui de l'autre. C'est un combat direct, très athlétique et cela donne des matchs très disputés», a lancé Federer, avec appétit.