Selon le directeur de la Société algérienne des foires et des expositions (Safex), les retombées économiques et financières sur son entreprise en cas de report du Salon à mars 2011 seront « énormes et importantes ». La décision de reporter la 14e édition du Salon de l'automobile d'Alger à mars 2011, entérinée par une large majorité des concessionnaires automobiles affilés à l'AC2A, comme cela a été rapporté dans notre édition du 18 janvier 2010, n'est pas partagée par la direction générale de la Safex, partenaire de l'AC2A dans cette manifestation. « Pour notre part, le Salon de l'automobile d'Alger est programmé pour octobre 2010. Vous pouvez même consulter notre site internet pour vous en assurer », nous a déclaré M. Slimani, directeur des foires et des expositions au niveau de cet établissement public. Pour notre interlocuteur, une réunion entre la direction générale de la Safex et des membres de la présidence de l'AC2A est programmée pour cette semaine afin de débattre de cette question. Invité à nous communiquer des chiffres quant aux retombées économiques et financières sur la Safex en cas de report du salon à mars 2011, notre interlocuteur nous dira qu'elles seront « énormes et importantes » mais sans donner de chiffre. « Je ne peux vous donner des chiffres exacts, mais je vous affirme que les retombées seront énormes sur notre entreprise et nous ne pouvons pas nous permettre cela », a déclaré notre interlocuteur. De son côté, le président de l'Association des concessionnaires automobiles d'Algérie (AC2A), contacté, affirme que la décision de reporter le Salon de l'automobile d'Alger à mars 2011 a été prise suite à une réunion des membres adhérant à cette association. « C'est une décision de l'AC2A. Elle n'est pas définitive mais elle reflète le souhait des membres de notre association. Nous devons prendre en considération l'avis de la Safex, qui est notre partenaire dans l'organisation du salon », dira Mohamed Baïri, qui confirme la réunion entre les deux parties cette semaine. Invitée à donner l'avis de Peugeot Algérie suite à la décision de reporter le Salon de l'automobile d'Alger à mars 2011, la chargée de communication de la filiale du Lion nous dira qu'en l'absence de son directeur général en congé, elle ne peut commenter longuement cette décision prise par l'AC2A. « Ce que je peux affirmer c'est que cette décision a été soumise au vote de l'ensemble des concessionnaires membres de l'AC2A et a résulté à un report jusqu'à mars 2011 du salon. Une décision à laquelle nous adhérons. Ce qu'il faut retenir pour ce qui est de la marque Peugeot, c'est que le rendez-vous est donné toute l'année à ses clients. Nous avons pas moins de 12 modèles à lancer tout au long de l'année 2010, pour enrichir davantage une gamme de produits très riche et diversifiée. Je rappelle que sur le modèle 308 uniquement, nous avons 14 versions qui répondent aux différents besoins de la clientèle. La 3008 arrivée sur le marché il y a quelques mois a de beaux jours devant elle. La 5008 arrivera à la fin du premier semestre de l'année et sera suivie de la RCZ... Peugeot Algérie a, devant elle, une année pleine de surprises. » Cet avis est partagé par le directeur général de Renault Algérie, qui précise qu'il faudrait une concertation entre les deux parties, à savoir la Safex et l'AC2A, pour organiser le Salon de l'automobile d'Alger. Prévu pour mars 2009, le Salon international de l'automobile d'Alger avait été reporté au mois d'octobre prochain. Ce changement de calendrier est dû à la campagne électorale pour l'élection présidentielle qui avait coïncidé avec la date de la tenue habituelle du salon. Une décision qui a été favorablement accueillie, en son temps, par les concessionnaires automobiles qui ont, à plusieurs reprises, sollicité la Safex pour un réajustement du calendrier de l'organisation de la plus grande manifestation automobile du pays. En effet, le Salon d'Alger coïncidait dans ses précédentes éditions avec celui de Genève. Cela se répercutait par des problèmes de disponibilité des nouveaux modèles et l'installation des stands. Deuxième manifestation la plus importante en termes de participation et d'engouement du public après la Foire internationale d'Alger, le marché de l'automobile, qui a connu un boom durant les années précédentes, a sensiblement baissé en 2009. Cela est dû principalement à l'introduction par le gouvernement de nouvelles dispositions à travers la loi de finances complémentaire pour 2009 comme la suppression du crédit véhicule, de nouvelles taxes sur les véhicules de tourisme, les engins et les poids lourds, l'obligation du crédit documentaire (crédoc) pour chaque opération d'importation, la délocalisation du débarquement des véhicules du port d'Alger vers ceux de Mostaganem et Jijel (Djendjen) mais aussi l'obligation d'importer les pièces de rechange depuis le pays d'origine. Face à cette situation, plusieurs concessionnaires et importateurs automobiles se retrouvent dans la zone rouge et risquent de mettre la clef sous le paillasson ou de changer carrément d'activité. D'autres, par contre, les plus solides en termes d'assise financière, affichent des chiffres de vente en nette évolution et promettent plusieurs lancements pour cette année, à l'image de Renault, Peugeot et Sovac.