Le Brésil a officiellement rejoint le club fermé des pays prêteurs au Fonds monétaire international (FMI). Cette institution a annoncé, vendredi, avoir signé avec ce pays d'Amérique latine un accord prévoyant l'achat de dix milliards de dollars d'obligations qu'elle a émises afin de renforcer ses ressources. Cet achat s'étale sur une période allant jusqu'à deux ans. « Il offre au Brésil un moyen d'investissement sûr en même temps qu'il augmente la capacité du Fonds à aider ses Etats membres à traverser la crise financière mondiale », a indiqué le FMI dans un communiqué. Le Brésil a donc emboîté le pas à la Chine, à l'Inde, à la Russie et à dix autres Etats membres, dont sept de l'Union européenne, qui ont signé un accord d'emprunt dans le cadre de l'engagement des pays riches et émergents du G20 d'apporter 500 milliards de dollars de ressources supplémentaires au FMI. Le Brésil est le pays qui a obtenu le plus grand prêt que le FMI ait déboursé dans son histoire : 30,4 milliards de dollars en 2002. Il a fini de rembourser ce prêt avec deux ans d'avance, en 2005. L'Algérie qui fait partie des 54 pays membres ayant une position financière extérieure suffisamment solide sollicités par le FMI, ne s'est pas encore prononcée. Toujours est-il qu'elle n'a pas écarté cette possibilité. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a indiqué récemment que cette option est « toujours à l'étude ». « Nous sommes très pragmatiques sur cette question. Ce qui conduit notre gestion des réserves de changes sont la sécurité et la liquidité. Si nos actifs sont sécurisés et si nous pouvons les retirer à tout moment, nous pouvons travailler avec ces institutions », avait-il expliqué. L'Algérie, qui cumule des réserves de change de 14 milliards de dollars, est dans une position de solvabilité externe qu'elle conservera jusqu'en 2015, quand bien même les cours du pétrole chuteraient. Le docteur Lachemi Siagh, expert financier et PDG de Strategica Finance, avait estimé que « considérant la qualité de l'émetteur ainsi que les caractéristiques du titre émis par le Fonds monétaire international, on pourrait conclure, sous réserve que le risque et la rentabilité des obligations répondent aux exigences d'investissement de l'Algérie, à une bonne opportunité de placement pour l'Algérie, mais la vraie question à se poser est : est-elle la seule opportunité d'investissement qui se présente aujourd'hui à l'Algérie mais aussi est-elle la meilleure ? ». A l'instar de l'Algérie, l'achat d'obligations du FMI représente également une sorte de revanche pour de nombreux pays en voie de développement. Au-delà donc des retombées économiques de cette opération, c'est aussi une façon de s'affirmer sur la scène internationale. L'Inde s'était engagée, début septembre 2009, à acheter 10 milliards de dollars d'obligations émises par l'institution de Bretton Woods l'été dernier, pour la première fois de son histoire. La Chine a également participé à cette opération en se portant acquéreur de pas moins de 50 milliards de dollars de ces titres. Les obligations sont émises par l'institution au pair, c'est-à-dire à 100% de leur valeur nominale, et portent sur une échéance maximale de 5 ans, avec des échéances intérimaires de 3 mois que le FMI peut prolonger. Elles sont libellées en monnaie de compte du FMI, à savoir les DTS (droits de tirage spéciaux). Ces titres portent un intérêt payé trimestriellement en DTS. Cet intérêt est calculé en se basant sur le taux d'intérêt moyen du DTS pendant le trimestre précédent. Enfin, ces obligations sont transférables au secteur officiel, c'est-à-dire tous les Etats membres du FMI ainsi que leurs organes financiers officiels.